Ahmed Mestiri (La Marsa 2 juillet 1925 – La Marsa 23 mai 2021), avocat et homme politique tunisien, le grand homme, la dernière grande figure nationale vient de mourir.
Un grand nationaliste : Très jeune, il intègre dès 1942 la cellule destourienne de La Marsa. Il fut promu membre de la fédération destourienne de Tunis en 1950. Il collabore à l’hebdomadaire Mission (organe francophone du Néo-Destour), que dirigeait Hédi Nouira.
Lors du déclanchement de la lutte nationale, en janvier 1952, il fait partie de la direction transitoire clandestine du Néo-Destour chargée de la résistance, aux côtés de Farhat Hached et des dirigeants du Néo-Destour.
En tant qu’avocat, il participe à la défense des militants nationalistes poursuivis par les tribunaux civils et militaires français.
Lors des négociations de l’autonomie interne, il devient le chef de cabinet de Mongi Slim, en aout 1954.
En septembre 1955, il est nommé chef de cabinet de Mongi Slim devenu ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Tahar Ben Ammar qui signe le protocole d’accord par lequel la France reconnaît l’indépendance de la Tunisie le 20 mars 1956.
Il fut nommé ministre de la justice, dans le premier gouvernement de Habib Bourguiba, le 15 avril 1956. Il œuvra pour la « tunisification » de l’appareil judiciaire, à la rédaction des nouvelles lois et à l’élaboration du Code du statut personne.
Après ses charges comme ambassadeur, en Russie, en République Arabe Unie et en Algérie, il fut nommé, le 22 juin 1966 ministre de la Défense Nationale.
L’homme de l’ouverture : Ahmed Mestiri se distingue par son souci d’affirmer ses principes. Il s’opposa à la politique de collectivisation du ministre Ahmed Ben Salah et démissionne du
gouvernement, le 29 janvier 1968. Il réintégra le gouvernement, après l’arrêt de la collectivisation.
Mais ne tarda pas à défendre la démocratisation de l’appareil gouvernemental. Il put faire triompher ses idées, au congrès du Néo-Destour, en octobre 1971.
Mais il fut écarté avec l’aile libérale du parti, qu’il dirigeait. Il passa à l’opposition et créa le mouvement du MDS, dont il assura le secrétariat général. Il se retira de fait de la vie politique, après le coup d’Etat de 1987.