La Tunisie aura bientôt un système de surveillance des menaces agro-terroristes et agro-criminelles contre la santé animale. En effet, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) mettent en place un consortium. Il vise à renforcer la résilience du pays face à ces menaces.
Le projet bénéficie du soutien financier du Programme de réduction des menaces liées aux armes de destruction massive de Global Affairs Canada (GAC). Il cible le développement d’une riposte aux risques biologiques liés à la santé animale. De même qu’à l’utilisation d’agents pathogènes animaux.
En effet, dans une première étape, l’équipe du projet conduiront une mission dans plusieurs régions. Il s’agit de Tunis, Nabeul, Zaghouan, Sidi Bouzid, Kairouan, Kasserine, Gafsa, Médenine et Tataouine. Et ce, avec des partenaires nationaux. Les partenaires nationaux qui sont : les services de la santé militaire relevant du ministère de la Défense; la police scientifique et la sûreté nationale du ministère de l’Intérieur; les services de la douane relevant du ministère des Finances; et les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture.
Cette équipe concentrera ses efforts sur le renforcement de la collaboration entre les services vétérinaires et les forces d’application de la loi. L’objectif étant d’améliorer leur capacité à faire face aux urgences en matière de santé animale.
Dans cette perspective, l’outil d’évaluation des systèmes de surveillance de la FAO (SET) sera utilisé. Et ce, afin d’obtenir une compréhension détaillée des systèmes de surveillance des maladies animales en place. Sachant que déjà 18 pays utilisent cet outil. Il permet de fournir aux services vétérinaires une évaluation objective, standardisée, complète et systématique des systèmes de surveillance de maladies animales. Tout en évaluant la capacité des pays à détecter des menaces.
Retour sur l’initiative « One Health »
Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture par intérim, Fadhel Kraiem, présidait la cérémonie de lancement de ce consortium. « La présence d’agents pathogènes infectieux et de toxines dans les populations animales et les produits d’origine animale constituent une menace considérable et permanente pour la santé animale, l’économie, la biodiversité, la sécurité de l’approvisionnement alimentaire (céréales et bétail), la sécurité sanitaire des aliments et la santé publique. Ainsi, le risque qu’une maladie se propage au sein des populations humaines ou animales sensibles suite à la dissémination délibérée ou accidentelle d’un agent infectieux ou d’une toxine est bien réel et doit être considéré avec sérieux ».
Au dire du ministre, « la Tunisie s’est pleinement engagée, conformément à l’initiative « One Health ». Cette initiative se base sur l’interconnexion entre la santé animale, la santé humaine et l’environnement. L’engagement porte sur le renforcement de notre système de santé animale. Et ce, pour réduire la menace des risques biologiques ».
Notons que l’initiative « One Health » (une seule santé) est un mouvement créé au début des années 2000. D’ailleurs, elle promeut une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale aux échelles locale, nationale et planétaire.
Avec TAP