Il s’agit d’un tournant décisif dans l’histoire des relations entre la France et le Rwanda. Car le président français Emmanuel Macron a reconnu les responsabilités de son pays dans le génocide de 1994 dans ce pays africain.
En effet, le président français s’est rendu le 27 mai au Rwanda. Et ce après avoir reçu une invitation de son homologue Paul Kagame. Si cette visite a fait couler l’encre de la presse française et internationale, c’est à cause de la reconnaissance du Président français de la responsabilité de son pays dans la tragédie de 1994.
« La France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique au Rwanda. Elle a un devoir : celui de regarder l’histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité ». Dit-il sans détour. Il prononçait un discours au mémorial de Gisozi à Kigali du génocide perpétré contre les Tutsis, le 27 mai.
Réconciliation entre les nations
Ainsi, la reconnaissance de la responsabilité devient officielle et solennel au vu et au su de tout le monde. Cependant, il a tenu à préciser que « les tueurs qui hantaient les marais, les collines et les églises n’avaient pas le visage de la France. Elle n’a pas été complice. Le sang qui a coulé n’a pas déshonoré ses armes ni les mains de ses soldats qui ont eux aussi vu de leurs yeux l’innommable, pansé des blessures, et étouffé leurs larmes ».
Faut-il encore rappeler que reconnaître les blessures du passé est l’uns des étapes de la réconciliation entre les nations et les colonisés et les colonisateurs ? Le président français est venu «reconnaître l’ampleur de nos responsabilités ».
L’objectif étant de « poursuivre l’œuvre de connaissance et de vérité que seule permet la rigueur du travail de la recherche et des historiens ».
Emmanuel Macron semble miser sur « une nouvelle génération de chercheurs et de chercheuses, qui ont courageusement ouvert un nouvel espace de savoir. En souhaitant, qu’aux côtés de la France, toutes les parties prenantes à cette période de l’histoire rwandaise ouvrent à leur tour toutes leurs archives ».
La justice tranchera
Le président français ne manque pas d’évoquer la justice pour trancher sur cette tragédie aux blessures indélébiles : « Reconnaître ce passé, c’est aussi et surtout poursuivre l’œuvre de justice. En nous engageant à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide ne puisse échapper à la justice ».
Continuant dans le même sillage, il affirme que « Reconnaître ce passé, notre responsabilité, est un geste sans contrepartie. Exigence envers nous-mêmes et pour nous-mêmes. Dette envers les victimes après tant de silences passés. Don envers les vivants dont nous pouvons, s’ils l’acceptent, encore apaiser la douleur ».
Sur une note d’émotion, le président français affirme que « sur ce chemin, seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent peut être pardonné, nous faire le don alors de nous pardonner ».
L’Elysée avait déjà précisé le cadre de la visite. Il s’agit d’une action qui s’inscrit dans le cadre de la normalisation des relations entre les deux pays. D’ailleurs, la même source affirme que les pays se sont engagés dans un travail en commun.