Après le dépôt d’un milliard de dollars confirmé par la Libye auprès de la BCT, des informations non encore confirmées évoquent un second dépôt de deux milliards de dollars par le Qatar. Des dépôts bienvenus.
Ces dépôts vont permettre à la Tunisie de bénéficier d’une bouffée d’oxygène. En effet, dans l’incapacité de sortir sur les marchés internationaux pour lever de la dette, la diplomatie joue enfin son rôle.
Ressources au bon moment
Ainsi, ces dépôts se caractérisent par une plus grande flexibilité par rapport aux dettes. La fixation de leur durée interviendra aux termes d’un accord entre les deux institutions d’émission. Et le taux d’intérêt est très faible et peut même être nul, comme c’est le cas des dépôts algériens. C’est une aubaine! Surtout que notre notation souveraine est un vrai handicap à la mobilisation des ressources extérieures.
De ce fait, comme toute ressource financière, les dépôts vont permettre à la Tunisie d’honorer ses engagements à très court terme envers ses créanciers et qui se chiffrent à un milliard de dollars. Ces deux remboursements interviennent à un moment critique. Alors que la saison touristique va payer le prix du retard de la vaccination. Et que les phosphates ne peuvent plus être considérés source stable de devises.
Sachant que les transferts de la diaspora ont permis de sauver relativement la mise. Mais il faut mobiliser beaucoup plus pour faire face aux difficultés attendues lors des prochains mois.
Tout bénef
Ces ressources vont également donner plus de temps à la Tunisie dans ses négociations avec le FMI. Surtout que les équipes de ce dernier sont plus que jamais exigeantes. Même au niveau de la notation souveraine, une moindre tension sur la mobilisation des emprunts extérieurs serait un facteur en faveur du maintien de notre niveau actuel et permettrait d’éviter d’être de nouveau dégradé.
Les pressions sur le dinar seront automatiquement allégées. Actuellement, notre monnaie s’est bien comportée. Mais si les anticipations des agents économiques convergent vers un scénario noir pour l’économie, des positions négatives sur le marché de change vont naître. Le fait de sécuriser autant de devises va dissocier, à court terme, l’évolution des indicateurs macroéconomiques et la valeur du dinar.
Enfin, et en cas de reprise économique, le pays aura les ressources nécessaires pour accompagner le secteur privé. Actuellement, les importations ont baissé à cause de la faible demande des industriels sur les biens d’équipements et les matières premières. Ainsi, un jour d’importation est évalué actuellement à 147 millions de dinars. En cas d’un retour normal à l’activité, il faut compter des flux de quotidiens additionnels allant de 40 à 50 millions de dinars. Pour pouvoir financer cela, il faut se préparer dès aujourd’hui.
En attendant la confirmation de ces informations, les politiciens ne doivent pas profiter de cette trêve potentielle pour relancer leurs querelles qui ne servent à rien. Il est temps de passer à l’action et de réformer le pays. La chance ne vient qu’une fois.