C’est une première. Le New York Times, l’un des plus grands journaux américains de renommée internationale, publiait le week-end dernier, à sa Une, les photos de 67 enfants tués par les bombardements de l’aviation israélienne à Gaza. Soulevant ainsi la fureur de l’Etat hébreu. Et ouvrant une brèche dans l’omerta observée dans les médias américains sur les scènes d’horreur perpétrées par les forces de l’occupation israélienne; notamment dans la bande de Gaza.
Historique. Se distinguant des médias américains dans l’ensemble pro-israéliens lesquels gardaient un silence assourdissant sur le massacre des Palestiniens par les forces de l’occupation israélienne, le prestigieux quotidien américain, le New York Times vient de consacrer, fait rare et initiative considérée comme étant une première en son genre, sa Une aux photos des enfants tués à Gaza.
Il est surnommé « The Gray Lady » pour sa mise en page immuable et le caractère circonspect de sa ligne éditoriale. Ainsi, le New York Times est considéré comme un journal de référence par les Démocrates et les Républicains modérés. Fondé en 1851, il est récompensé par 130 prix Pulitzer4. C’est dire son influence aux Etats-Unis et dans le monde.
« Ils n’étaient que des enfants »
« Ils n’étaient que des enfants », titre le quotidien new yorkais. En consacrant deux pages aux photos de tous les enfants décédés pendant la dernière offensive israélienne sur Gaza. Soit 67 du côté palestinien et deux du côté israélien.
« Au moins 67 personnes de moins de 18 ans à Gaza et 2 en Israël ont été tuées durant le conflit de ce mois, selon les premiers rapports. Ils voulaient être médecins, artistes, dirigeants… ». Ainsi souligne en introduction le quotidien américain. Il raconte également l’histoire d’une enfance assassinée avec ses rêves et même ses dessins d’enfants.
Témoignages poignants
Ainsi, l’on apprend grâce au témoignage du média new yorkais que quelques minutes seulement après le déclenchement de l’offensive israélienne, un garçon de cinq ans nommé Baraa al-Gharabli a été tué à Jabaliya, dans la bande de Gaza.
De même, Abdurrahman el-Hadidi, âgé que de sept ans, est mort sous les bombes de l’aviation israélienne; alors qu’il rêvait de voyager en Turquie.
Un jeune de 16 ans, Mustafa Obaid, a été également tué lors de la même frappe, dans la soirée du 10 mai. C’est encore ce qu’écrivent les journalistes qui ajoutent à chaque fois une photo de la victime.
À peu près au même moment, quatre cousins– Yazan al-Masri, deux ans, Marwan al-Masri, six ans, Rahaf al-Masri, dix ans, et Ibrahim al-Masri, 11 ans– étaient tués à Beit Hanoun, à Gaza.
« Ce fut dévastateur », a déclaré Mukhlis al-Masri, un cousin. « La douleur pour notre famille est indescriptible », ajoutait-il.
« Ils avaient tous voulu être docteur, artiste, leader », a souligné le journal, en attirant l’attention sur le drame humanitaire.
Crimes de guerre à Gaza
« Les récentes frappes israéliennes sur Gaza pourraient constituer des crimes de guerre. S’il s’avère que l’impact sur les civils et les objets civils est indiscriminé et disproportionné, cette attaque peut constituer un crime de guerre ». Ainsi déclarait le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet à l’ouverture d’une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
D’autre part, la Une du New York Times a fait réagir la romancière Saphia Azzedine. Sur sa page Instagram, elle rappelle : « Ils étaient Palestiniens. Ils avaient une histoire. Le New York Times la raconte. Eh non, le Hamas ne les a pas utilisés comme bouclier humain, ils sont morts sous les raids de l’armée comme des centaines avant eux ». Et de conclure: « Cette propagande est indigne et ne fonctionne plus. Arrêtons de prier pour la paix, réclamons la justice. »
Rien à ajouter, tout est dit.