Avec 46 000 km de côtes, la mer Méditerranée est la mer semi-fermée dont le pourtour compte le plus grand nombre de pays.
Afin de protéger les stocks de poissons surexploités dans la région et la multitude de moyens d’existence côtiers qui dépendent de ses ressources marines, les pays de la région travaillent main dans la main pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR).
La pêche INDNR génère une concurrence déloyale avec les artisans pêcheurs qui respectent les réglementations. Elle menace la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des communautés côtières.
75% des stocks de poissons en Méditerranée et en mer Noire sont actuellement surexploités. Néanmoins, selon les travaux réalisés dans le cadre de l’évaluation de la stratégie de gestion de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM), un modèle permettant d’anticiper les effets sur l’évolution des stocks de poissons, ces stocks pourraient se reconstituer si la pêche INDNR était éliminée.
Dans le cadre des activités de la CGPM, organisation régionale de gestion des pêches qui opère dans le cadre de la FAO, la Tunisie œuvre, en partenariat avec l’Agence européenne de contrôle des pêches (AECP) et les inspecteurs de l’Albanie, l’Algérie, la Bosnie-Herzégovine, la Libye, le Monténégro et l’Ukraine afin d’assurer des inspections en mer consistantes dans l’ensemble de la région.
Le rôle des inspections en Méditerranée est essentiel. L’objectif étant d’assurer le respect des règles de pêche. La CGPM est en train de développer un programme international conjoint de surveillance et d’inspection en Méditerranée et en mer Noire. Et ce, afin de former les inspecteurs nationaux et d’améliorer l’accès aux d’informations et aux données, ainsi que leur échange, dans l’ensemble de la région.
« La pêche illicite, non déclarée et non réglementée capture des millions de tonnes de poissons chaque année »
« On estime que la pêche illicite, non déclarée et non réglementée représente en moyenne environ 20 pour cent des captures mondiales (soit une prise sur cinq) »
« Dans un effort sans précédent, les pays de la Méditerranée œuvrent ensemble à la protection des stocks de poissons »
L’AECP a affrété un navire de patrouille en haute mer, le Lundy Sentinel. Il soutient le déploiement d’inspecteurs de divers pays et les échanges, améliorant ainsi la conformité, le renforcement des capacités. Et notamment, l’échange de bonnes pratiques dans des situations opérationnelles réelles sur le terrain.
La pandémie de la Covid-19 a conduit à l’exploration de nouveaux moyens de contrôle mettant à profit le suivi électronique et le renforcement de l’utilisation des journaux de bord électroniques et des nouvelles technologies. Et ce, telles que les capteurs d’engins de pêche et le marquage, par le biais d’actions pilotes dédiées. Grâce à ces nouvelles méthodes de contrôle, le nombre d’inspections et d’observations signalées et transmises au Secrétariat de la CGPM n’a cessé d’augmenter.
En complément des formations pratiques dispensées par l’AECP, et conformément aux engagements pris dans la Déclaration Ministérielle de Malte MedFish4Ever, la CGPM propose des formations sur le droit international et ses décisions en matière de suivi, contrôle et surveillance. L’objectif étant de continuer à renforcer les capacités des inspecteurs pour la lutte contre la pêche INDNR.
En 2022, une académie de formation virtuelle pour les inspecteurs des pêches sera lancée dans les pays de la Méditerranée. Et ce, afin de continuer à favoriser des inspections en mer toujours plus complètes et harmonisées.