Avec l’annonce de la révocation du président de l’INLUCC Imed Boukhris de ses fonctions et son remplacement dans la foulée par Imed Ben Taleb, par la Présidence du gouvernement. Quelle analyse peut-on faire de cette situation?
Faouzi Charfi, le secrétaire général du parti Al Massar, revient sur le limogeage de Imed Boukhris par le chef du gouvernement. Tout en mettant l’accent sur le conflit permanent existant déjà entre le chef du gouvernement et le Chef de l’Etat.
Ainsi, il précise dans ce contexte: « Il s’agit encore d’une grande discorde au Sommet de l’exécutif. Ce qui pose un grand problème d’indépendance pour les instances constitutionnelles censées être des contre-pouvoirs dans un processus démocratique. Plus encore, cela touche énormément non seulement à la crédibilité, mais aussi à la capacité réelle des activités de l’Etat. »
Par ailleurs, Faouzi Charfi estime que ce désaccord n’est pas nouveau. Il rappelle qu’il y a eu un cas similaire, après le refus de la prestation de serment des nouveaux ministres, lors du remaniement précédent.
Et de poursuivre: « A mon sens, le président de la République refusera certainement la prestation du serment du nouveau président de l’INLUCC. D’ailleurs, cela va nous conduire à une situation inédite. Face à un président de l’INLUCC démis et probablement un nouveau président de cette instance dont le nom n’apparaitra au JORT ».
En somme, selon lui, la situation reste bloquée. Car il estime: « Nous avons deux Etats parallèles, un qui obéit au chef du gouvernement. Et un autre qui obéit au Chef de l’Etat. »
« On est en train de polariser deux camps. Un premier qui se place aux côtés du chef du gouvernement. Et un deuxième camp qui se place aux côtés du Chef de l’Etat. Cela va encore rajouter à la crise. Sans oublier un chef du gouvernement qui ne veut en aucun cas lutter contre la corruption et ne fait que suivre les instructions d’Ennahdha », conclut-il.