Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) a publié un rapport intitulé: « Étude de l’impact attendu de l’ALECA sur les micro-entreprises dans les secteurs du commerce et des services en Tunisie ».
D’après le FTDES, la Banque Mondiale (BM) avait souligné la dangerosité de la signature de l’Accord d’Association (AA) signé en 1995 et entré en vigueur en 1998. Celui-ci vise à renforcer les relations entre la Tunisie et l’UE.
La BM avait affirmé que la signature de cet accord causera la perte d’environ 48% du tissu industriel tunisien. « Cette perte s’est révélée, non seulement effective, mais d’une
ampleur encore plus grande! », a rapporté l’étude.
Dégradation du tissu industriel
En effet, la signature de l’AA a conduit à une perte de plus de 50% du tissu industriel tunisien. Le FTDES a conclu que le système productif tunisien est fragile.
Cette fragilité s’explique, d’après la même source, par la nature structurelle du système productif tunisien, ainsi, que par les dualités qu’il englobe.
Le rapport a rappelé qu’en 2019, les chiffres montrent que le système productif se compose à 85% d’entreprises unipersonnelles. Ce chiffre était à hauteur de 81% en 2002. « Cette fragilité est en augmentation depuis 2002 », a affirmé le FTDES.
L’étude a également estimé que la nature des activités contribue a cette fragilité structurelle. « Ce système est fortement dominé par des activités non productives de richesses matérielles ». Ainsi lit-on encore dans le rapport. Seul 12% de la totalité des entreprises privées font partie des secteurs de l’industrie, l’agriculture, la sylviculture et la pêche.
Le rapport a précisé que ce chiffre continue de baisser puisque ces entreprises représentaient 13% de la totalité des entreprises privées en 2002.
Dualités
Pour ce qui est des dualités du système productif tunisien, le FTDES a rappelé « la coexistence de deux économies, l’une formelle et l’autre informelle ».
Le rapport mentionne une relation de sous-traitance, en plus d’une concurrence déloyale. Cette concurrence s’est fortement amplifiée depuis 2011. Ceci résulterait principalement de l’instabilité politique et institutionnelle.
Cette informalisation gagne du terrain et touche de plus en plus d’activités économiques et financières.
L’instabilité combinée à l’expansion des activités informelles augmentent les incertitudes. Le rapport a souligné la relation de causalité sur la baisse des investissements. Ces éléments ont également conduit à une dégradation des équilibres macroéconomiques et une réduction des perspectives de la croissance.
Le FTDES a évoqué une deuxième dualité fragilisant le tissu entrepreneurial: le onshore et le offshore.
En effet, le rapport indique que le rédime onshore occupe la grande majorité du tissu économique. En 2018, les structures onshore représentaient 96% des entreprises. Ce chiffre était de 98,5% en 2002. En contrepartie, le nombre d’entreprises offshore a progressé. De 2697 entreprises en 1997, elles passaient à 6101 entreprises en 2002. D’ailleurs, la Tunisie compte 29061 entreprises offshore en 2018.
Le FTDES a indiqué que les entreprises offshore « tendent à occuper une place de plus en plus importante en termes de production, d’emploi et surtout d’exportation ». En contrepartie, elles contribuent faiblement aux recettes fiscales, à l’acquisition des technologies, à l’amélioration de l’équilibre régional et la réalisation d’un développement durable.