Il s’agit d’un nouveau coup de théâtre orchestré par le président de la République Kaïs Saïed. Il a convoqué tous les anciens chefs du gouvernement au palais de Carthage. Une nouvelle manœuvre inattendue par les observateurs de la scène politique.
A peine la page officielle de la présidence de la République a-t-elle publiée les photos de la réunion, que les internautes ont fait part de leur étonnement. Car « à quoi bon se concerter avec des anciens chefs de gouvernement dont le bilan de certains est catastrophique ? ». D’autres ont considéré qu’il faut insuffler du sang neuf pour résoudre la crise socio-économique et politique au lieu de miser sur les anciens Chef du gouvernement qui ont eu leur chance au pouvoir. Les anciens chefs du gouvernement présents sont : Ali Laarayedh, Youssef Chahed, Elyes Fakhfakh. Hamadi Jebali et Mehdi Jomâa n’ont pas pu y assister car ils n’étaient pas en Tunisie. Quant à Habib Essid, il n’a pas pu y assister à cause de son état de santé.
« Les anciens chef du gouvernement n’ont pas été convoqué à cause de leur tendance politique mais à cause de leur expérience au pouvoir ». Lit-on dans le communiqué publié par la page officielle Facebook de la Présidence de la République. Ainsi, on pourrait dire que cette réunion sera l’événement qui marquera la semaine. D’ailleurs, cette réunion intervient dans un contexte politique et socio-économique tendu.
Une situation critique
Qu’on en juge : blocage du remaniement ministériel, une Cour constitutionnelle qui peine à voir le jour, la violence policière qui a atteint son apogée, des indicateurs économiques au rouge, pouvoir d’achat en berne et multiplication des mouvements sociaux. Ainsi, il est intéressant de se demander si une telle réunion avec des chefs anciens chef du gouvernement dont certains n’ont pas brillé serait utile ? Les intervenants ont abordé les causes immédiates et lointaines de la crise. Ils ne sont pas revenus sur le diagnostic. Lit-on dans le communiqué.
La vision de Kaïs Saïed
Droit au but, le président de la République a annoncé sa vision : le régime politique et le code électoral ont causé l’éparpillement et ont entravé le bon déroulement des travaux de l’Etat. « L’immunité parlementaire ne doit pas être un dispositif pour enfreindre la loi mais c’est un outils pour garantir son indépendance ». Lance-t-il.
Vers une nouvelle réunion
Conclusion de la réunion : la situation en Tunisie ne peut pas être résolue avec des méthodes classiques. Il faut élaborer une nouvelle vision qui se base sur l’amendement de la loi électorale et certains articles de la Constitution.
Une deuxième réunion aura lieu. Et chacun des chefs du gouvernement exposera sa vision lors de cette prochaine réunion. Le président a, également, évoqué la possibilité de faire participer d’autres partie à ce dialogue.
Mettre en place les réformes nécessaires et sortir de la crise politique nécessitent une volonté inflexible par les temps qui courent. Mais, il faut reconnaitre que le pays est pareil à « Un bateau ivre…pris dans une tempête et chahuté par les flots »