Lors du deuxième panel de la 22ème édition du Forum de l’Economiste Maghrébin, « Compétitivité 4.0 face aux changements climatiques », le CEO et fondateur de Datavora, Hedi Zaher, ainsi que le CEO de Seraphin.Legal, Thomas Saint Aubin, sont revenus sur leurs expériences de startupers en Tunisie.
Pour sa part, Hedi Zaher a expliqué le rôle de sa startup. Celle-ci collecte des données relatives à l’offre et la demande dans le e-commerce dans des centaines de sites internets, dont plusieurs en Tunisie.
Hedi Zaher a estimé que la Tunisie ne pourra pas effectuer un saut technologique pour rattraper son retard. « En réalité, nous manquons de données permettant de faire des analyses et de découvrir certaines choses », a-t-il estimé. Or ces données et ces découvertes sont essentielles à la transformation digitale, selon lui.
Par ailleurs, Hedi Zaher a expliqué que la transformation n’implique pas une simple introduction du digital. Elle porte, également, sur la transformation de process, du marché, du circuit de distribution…
« C’est pour cela qu’il faut appliquer un modèle de transition adéquat », a-t-il ajouté. Il faut d’ailleurs se poser les bonnes questions telles que « où peut intervenir mon entreprise ? », a affirmé l’entrepreneur.
De plus, Hedi Zaher a expliqué qu’il existe plusieurs façons de procéder à une transformation digitale d’une structure. Outre l’intervention d’un acteur externe à l’entreprise, celle-ci peut recourir au POC. Ceci lui évitera de perdre cinq ans dans un processus de transformation. Ainsi, l’entreprise ouvre ses portes à des petits concurrents. Elle les finance pour qu’ils trouvent des solutions.
Enfin, Hedi Zaher a expliqué que les problèmes de retard de payement et la bureaucratie poussent les startup à éviter de collaborer avec l’Etat.
Seraphin.Legal
D’un autre côté, Thomas Saint Aubin a expliqué que Seraphin.Legal est une startup qui offre des logiciels adaptés aux directions juridiques.
Thomas Saint Aubin a estimé que la Tunisie commence à se démarquer au niveau continental. « La Tunisie commence à affirmer son leadership en Afrique en matière d’IT », a-t-il affirmé.
Or, en Tunisie, la dynamique économique et les startup ont besoin de juriste pour coder les contrats, selon lui. C’est pour cela qu’il a opté pour la création de Seraphin.Legal.
Concernant le POC, Thomas Saint Aubin a estimé que les startup acceptent ces propositions pas seulement pour l’argent mais aussi pour les données. « Il faut, donc, penser à la mise en place d’un système ouvert d’utilisation de données », a-t-il poursuivi. Ce procédé exige aussi du temps au profit de la startup.
Revenant sur les activités de Seraphin.Legal, Thomas Saint Aubin a expliqué que son entreprise a formé des juristes tunisiens et des data scientistes. Il a expliqué que la principale contrainte réside dans la langue du droit tunisien. « Il faut penser à traduire l’ensemble du droit tunisien en français et en anglais », a-t-il déclaré.
Ainsi, le droit pourra être transposé dans les supports numériques. Ceci, incitera les personnes à investir en Tunisie et à s’intéresser à son tissu économique, selon Thomas Saint Aubin.
Enfin, Thomas Saint Aubin a cité l’exemple du texte de la signature électronique pour évoquer la rigidité de l’administration et des mentalités. « Le texte existe, mais les avocats n’osent pas l’appliquer! Or, il faut oser provoquer le changement », a-t-il conclu.