Selon la CNUCED, la pandémie de Covid-19 a eu un impact significatif sur les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique. En effet, les flux vers le continent ont baissé de 16% en 2020, à 40 milliards de dollars; contre 47 milliards de dollars en 2019.
Selon le rapport 2021 sur les IDE dans le monde de la CNUCED, la cascade de défis économiques et sanitaires dus à la pandémie, combinée aux faibles prix des produits de base énergétiques, a pesé lourdement sur les investissements étrangers vers le continent.
Le rapport montre que les économies dépendantes de produits de base ont été plus sévèrement touchées que les autres. « Un environnement difficile a affecté tous les aspects de l’investissement étranger ». Ainsi déclarait le directeur de l’investissement et des entreprises de la CNUCED, James Zhan.
« Les flux vers le continent ont baissé de 16% en 2020, à 40 milliards de dollars; contre 47 milliards de dollars en 2019 »
Les annonces de nouveaux projets, mesures de l’état d’esprit des investisseurs et des futures tendances en matière d’IDE, ont chuté de 62% à 29 milliards de dollars; contre 77 milliards de dollars en 2019.
De même, les fusions et acquisitions transfrontalières ont chuté de 45% à 3,2 milliards de dollars. Et ce, contre 5,8 milliards de dollars en 2019. Quant aux annonces de financement de projets internationaux, particulièrement pertinentes pour les grands projets d’infrastructure, elles ont dégringolé de 74% à 32 milliards de dollars.
De leur côté, les entrées d’IDE en Afrique du Nord se sont contractées de 25%. Atteignant 10 milliards de dollars, contre 14 milliards de dollars en 2019. Et ce, avec des baisses importantes dans la plupart des pays. L’Égypte est restée la principale bénéficiaire des IDE en Afrique. Avec toutefois une réduction importante des flux (-35%) à 5,9 milliards de dollars en 2020.
Les flux sortants ont également diminué
Selon le même rapport, les flux d’IDE en provenance d’Afrique ont diminué de deux tiers en 2020. Pour atteindre 1,6 milliard de dollars, contre 4,9 milliards de dollars en 2019. Les flux sortants les plus élevés provenaient du Togo (931 millions de dollars).
Les investissements de ce pays ont été largement dirigés vers d’autres pays africains. Les flux sortants du Ghana (542 millions de dollars) et du Maroc (492 millions de dollars) ont également été importants. Bien qu’ils aient chuté de 8% et 45% respectivement par rapport à 2019.
Bien que la CNUCED prévoie une croissance des IDE en Afrique en 2021, une reprise économique tiède et un programme lent de déploiement des vaccins menacent l’ampleur de la reprise des investissements. Dans ce contexte, les IDE vers le continent ne devraient croître que de 5% en 2021. Ce qui est inférieur aux taux de croissance prévus à l’échelle mondiale et dans les pays en développement.
« Malgré les prévisions d’une faible reprise de l’investissement en 2021, certains facteurs positifs permettent d’envisager une reprise de l’IDE d’ici 2022; ainsi qu’un retour aux niveaux pré-pandémie », a déclaré M. Zhan.
« Les flux d’IDE en provenance d’Afrique ont diminué des deux tiers en 2020 pour atteindre 1,6 milliard de dollars, contre 4,9 milliards de dollars en 2019 »
Tout d’abord, la hausse attendue de la demande de produits de base, en particulier dans le secteur de l’énergie, dans un contexte de reprise de l’économie mondiale au second semestre 2021, entraînera une augmentation des investissements dans les ressources naturelles.
Deuxièmement, la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales (CVM) et l’importance croissante des chaînes de valeur régionales (CVR) ouvriront de nouvelles perspectives aux pays africains.
Troisièmement, la mise en œuvre de projets clés annoncés en 2021 ou auparavant, y compris ceux qui ont été retardés en raison de la pandémie, pourrait soutenir les IDE.
Enfin, la finalisation imminente du protocole d’investissement durable de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pourrait, selon la CNUCED, donner un élan aux investissements intracontinentaux.