Le Ministère de l’Economie, des Finances et d’Appui à l’Investissement vient de publier les résultats de l’exécution du Budget de l’Etat jusqu’à la fin du mois d’avril 2021. Comme attendu, il n’y a pas de grandes pressions. Puisque nous sommes encore au début de l’année. Avec un déficit de 1 218 MTND; contre un trou de 2 305 MTND sur la même période en 2020, à cause de la crise sanitaire.
Revenons donc sur l’exercice du budget de l’Etat pour les quatre premiers mois de l’année. Côté revenus, une amélioration de 10,3% à 10 495 MTND s’observe, provenant des recettes fiscales (+20,2% à 9 952 MTND). Les impôts sur le revenu rapportent 3 273 MTND, en hausse de 13,3% en rythme annuel. Les revalorisations salariales de la fonction publique et une meilleure activité du secteur privé permettent d’atteindre ces chiffres.
Nette amélioration des recettes au budget
Idem pour les impôts sur les sociétés qui progressent de 3% à 854 MTND. Les sociétés non pétrolières ont assuré l’essentiel de ce montant. En contribuant à hauteur de 694 MTND contre 159 MTND pour celles pétrolières. La forte contribution des sociétés financières, qui devaient payer une contribution conjoncturelle, finit par compenser la faible activité des sociétés pétrolières. Lesquelles souffrent toujours de problèmes sociaux dans les sites de production; outre la baisse des prix observée l’année dernière.
Par ailleurs, l’amélioration des échanges commerciaux draine des recettes douanières de 452 MTND (+25,6% en rythme annuel). Contrairement à 2020 et l’instauration d’un confinement général , la consommation se redresse relativement. Permettant ainsi la collecte de plus de TVA (+33,4% à 2 817 MTND) et de droits de consommation (+21% à 1 026 MTND).
Les recettes non fiscales reculent fortement. En passant de 1 235 MTND jusqu’à fin avril 2020 à seulement 498 MTND cette année. Cette baisse s’explique par la régression des revenus des participations à 200 MTND seulement. Le paiement du dividende par la BCT, normalement effectué dans les mois qui ont suivi, devrait rééquilibrer cette rubrique.
Petite baisse des dépenses
Au niveau des dépenses, elles s’établissent à 11 669 MTND. Et ce, en légère baisse de 1,3% par rapport aux quatre premiers mois de 2020. D’ailleurs, le principal centre de coût reste les rémunérations. En effet, elles atteignent 6 715 MTND; en hausse de 2,7% en rythme annuel. Les autres postes de charges dans le budget de l’Etat ont été relativement maîtrisés: -6,5% à 2 383 MTND pour les dépenses d’intervention; -18% pour les dépenses d’investissement à 762 MTND; et -0,8% pour les charges de financement à 1 373 MTND.
Quant à elle, la compensation a coûté 1 074 MTND contre 1 476 MTND en 2020. Les subventions des matières de base ont augmenté à 649 MTND. Mais celles destinées aux carburants et au transport ont reculé respectivement à 200 MTND et 225 MTND.
L’endettement global de la Tunisie s’élève désormais à 97 675 MTND
Ainsi, jusqu’à fin avril 2021, l’Etat mobilisait des dettes internes de 2 304 MTND contre 1 984 MTND de dettes extérieures. Sur la même période, il remboursait 2 493 MTND, dont 908 MTND à ses créanciers locaux et 1 585 MTND à ceux étrangers. L’endettement global de la Tunisie s’élève désormais à 97 675 MTND. Ils se répartissent entre 36 680 MTND en dinars et 60 995 MTND en devises. Les prêts libellés en Euro pèsent 59,4% contre 23,9% en dollar et 10,2% en Yen.
Pour le moment, les équilibres se maintiennent donc. Mais c’est clairement au détriment de la croissance. Le Gouvernement continue à se contenter du minimum syndical en matière d’investissement pour honorer ses engagements pour les aspects sociaux et envers ses créanciers.
Enfin, nous continuons à penser que les vraies difficultés d’exécution du budget ne se manifesteraient que vers le dernier quart de l’année. Surtout si aucun accord n’est signé avec le FMI. Si l’on franchit cette étape, la Tunisie a les moyens de terminer tranquillement son exercice budgétaire. Mais à termes, ce n’est pas gagné. Car nous ne pouvons pas continuer à fonctionner de la sorte. Et il convient de trouver les moyens pour une reprise de la croissance.