La situation sanitaire est sur le point d’exploser. Que faut-il faire? Quelles sont les mesures qui doivent être prises afin de stopper la propagation de la pandémie?
Souhail Alouini, ancien président de la Commission de la Santé au sein de l’ARP, revient sur les mesures drastiques que le gouvernement devrait prendre.
Il souligne, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, que l’urgence d’aujourd’hui nécessite l’interdiction des déplacements entre les gouvernorats. Ce qui veut dire notamment qu’il faut interdire tout rassemblement.
Avant d’ajouter: « Il faut des mesures fermes. D’ailleurs, ce qu’on a vu hier lors des festivités à Sfax après la victoire du CSS qui a remporté la Coupe de Tunisie, est inadmissible. D’autant plus que le variant Delta est beaucoup plus contagieux que le simple coronavirus. Car il n’épargne personne. Une chose est sûre, il touche aussi bien les jeunes, les moins jeunes que les enfants. »
D’ailleurs, les exemples ne manquent pas. Souhail Alouini part du constat qu’un quelconque rassemblement engendre des répercussions où tout explose. En effet, du point de vue scientifique et mathématique, les répercussions sont lourdes du point de vue humain. Quand la Grande-Bretagne a organisé un marathon à Manchester avec plus de 30 000 personnes, la courbe des contaminations était en hausse.
« Il en va de même pour la Corée du Sud, qui à un moment donné avait réussi à maintenir un taux bas de contamination. Et il aurait suffi d’un rassemblement dans une église pour que tout cela dérape », poursuit-il.
Avant d’ajouter: « Cette flambée est exponentielle. Car ce variant contamine au moins 5 à 10 personnes par porteur. Et par la suite, les autres contaminés en infecteront d’autres. Je pense que la première mesure est d’interdire drastiquement tout rassemblement si on veut stopper la propagation de tout variant. »
« La situation échappe à tout contrôle »
Selon lui, la situation échappe à tout contrôle. Il estime qu’il faut un barrage vaccinal autour des régions à fort taux de contamination. A titre d’exemple, axer les vaccins à Kairouan pour éviter que cela se développe ailleurs.
Et de conclure: « Si on arrive à vacciner quatre millions de Tunisiens, on arrivera à une immunité de groupe. Cependant, on n’est pas loin des 40% de Tunisiens ayant attrapé la Covid-19. A mon sens, l’acquisition du vaccin est le meilleur investissement pour une reprise économique. On peut espérer une reprise économique aux mois de septembre et octobre si les mesures sont prises à temps ».