La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) publiaient mercredi un rapport conjoint sur le tourisme.
Selon ce rapport, le tourisme international et les secteurs qui en dépendent ont subi une perte estimée à 2.400 milliards de dollars en 2020. Et ce, en raison des impacts directs et indirects d’une forte baisse des arrivées de touristes internationaux.
« Une perte similaire pourrait être enregistrée cette année encore », prévient le rapport. En précisant que la reprise du secteur du tourisme dépendra en grande partie de la distribution massive de vaccins contre la Covid-19 à l’échelle mondiale.
Cette estimation des pertes renvoie à l’impact direct de la pandémie sur le tourisme. De même qu’à son effet d’entraînement sur d’autres secteurs qui en dépendent.
Les pays en développement pâtissent de l’inégalité dans l’accès aux vaccins
Le déploiement de la vaccination contre la Covid-19 se faisait largement dans certains pays et peu dans d’autres. Le rapport relève que les pertes touristiques sont réduites dans la plupart des pays développés, mais détériorées dans les pays en développement.
Selon le rapport, le déploiement asymétrique des vaccins amplifie le choc économique sur le tourisme dans les pays en développement. Il pourrait représenter jusqu’à 60% des pertes dans le PIB mondial.
Le secteur du tourisme devrait se rétablir plus rapidement dans les pays où les taux de vaccination sont élevés, comme la France, l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis, indique le rapport.
Mais, selon l’OMT, les experts ne s’attendent pas à retrouver les niveaux du nombre d’arrivées de touristes internationaux d’avant la crise de la Covid-19 avant 2023, voire plus tard.
Les principaux obstacles sont: les restrictions au voyage; la lenteur de l’endiguement du virus; la faible confiance des voyageurs; et un environnement économique médiocre.
Jusqu’à 2.400 milliards de dollars de pertes attendues en 2021
Un rebond du tourisme international est attendu au second semestre de cette année. Toutefois, le rapport de la CNUCED fait toujours état d’une perte comprise entre 1.700 et 2.400 milliards de dollars en 2021. Et ce, par rapport au niveau de 2019.
Selon le rapport, la réduction du tourisme entraîne une hausse de 5,5% du chômage de la main-d’œuvre non qualifiée en moyenne. Avec une forte variance de 0 à 15%, selon l’importance du tourisme pour l’économie.
Sachant que la main-d’œuvre représente environ 30% des dépenses des services touristiques. Et ce, tant dans les économies développées que dans les économies en développement. Les barrières à l’entrée dans le secteur, qui emploie de nombreuses femmes et de jeunes salariés, sont relativement faibles.
Ainsi, en juillet 2020, la CNUCED a estimé qu’une mise à l’arrêt de quatre à douze mois du tourisme international coûterait à l’économie mondiale entre 1.200 et 3.300 milliards de dollars; y compris en prenant en compte les pertes indirectes.
Mais les pertes sont plus importantes que prévu. Car même le scénario le plus pessimiste présenté par la CNUCED en 2020 s’est avéré optimiste. Alors que le nombre de voyages internationaux restait faible plus de 15 mois après le début de la pandémie.
Selon l’OMT, le nombre d’arrivées de touristes internationaux a diminué d’environ un milliard. Soit de 74%, entre janvier et décembre 2020. Pour le premier trimestre de 2021, le baromètre du tourisme mondial de l’OMT prévoit une baisse de 84%.