La Banque centrale de Tunisie (BCT) et l’Alliance pour l’inclusion Financière (AFI) co-organisaient une formation virtuelle pour leurs membres sur le renforcement des réseaux d’agents pour les services financiers numériques. C’est leur premier événement conjoint depuis que la banque centrale est devenue membre de cette alliance en 2018.
L’événement s’étalant sur trois jours, organisé du 28 au 30 juin 2021, au profit de deux groupes, a réuni exclusivement des hauts fonctionnaires des institutions membres de l’AFI et a été animé par des experts des deux co-organisateurs ainsi que des experts et partenaires du réseau AFI.
L’évènement a porté sur le cadre de politique régionale de l’AFI pour renforcer
les réseaux d’agents des services financiers numériques, qui a été développé dans le cadre de son initiative relative à la politique d’inclusion financière en Afrique visant à faciliter la mise en œuvre d’une politique d’inclusion financière dans un pays à travers le réseau en Afrique et au-delà.
« L’existence d’un large réseau d’agents, qui rapproche les services financiers des
consommateurs, est un élément préalable crucial pour construire un écosystème financier efficace et inclusif. Car le réseau d’agents est la porte par laquelle les fonds intègrent la boucle numérique ». Ainsi déclarait le gouverneur de la BCT, professeur Marouane El Abassi.
« A la BCT, nous croyons en l’importance de promouvoir l’innovation dans le secteur financier pour parvenir à l’inclusion financière. Et c’est dans ce cadre d’ailleurs que nous avons conçu toute une stratégie pour agir en tant que facilitateur pour les startup. Y compris avec la sandbox réglementaire et le BCT Lab dédiés aux fintechs pour expérimenter de nouvelles solutions », ajoutait le gouverneur de la BCT, M. El Abassi.
Par ailleurs, les agents de services financiers numériques sont essentiels pour permettre aux usagers les plus lointains d’accéder aux paiements et aux services financiers en leurs offrant des services de cash-in and cash-out et bien d’autres. Leur rôle a gagné en importance pendant la pandémie de COVID-19, lorsqu’ils sont devenus les premières lignes financières des services critiques, y compris les cash-out d’urgence.
« La pandémie a accéléré davantage le changement numérique. Ainsi, il est impératif d’examiner de plus près le rôle de ces agents dans la perspective de cette transformation des services financiers ». C’est ce que déclarait pour sa part le directeur exécutif de l’AFI, Alfred Hannig. Il a aussi ajouté que le bon fonctionnement des réseaux d’agents est essentiel à la croissance et aux performances globales des écosystèmes de services financiers numériques et à l’avancement de l’inclusion financière, en particulier pour les femmes.
« Pour la plupart des femmes, en particulier celles qui résident dans les zones rurales, leur expérience directe des services financiers numériques se fait généralement via un agent physique », a déclaré Alfred Hannig. « Les réseaux d’agents dotés de capacités numériques ont un potentiel pour stimuler le recours des femmes aux services financiers numériques et leur conférer une plus grande autonomisation économique ».
À la fin de la formation, les participants ont appris comment contribuer efficacement au renforcement des politiques qui soutiennent la croissance durable des réseaux d’agents au sein de leur juridiction. Notamment en appliquant leur apprentissage pour promouvoir les réseaux d’agents diversifiés en termes de genre; en tant que facilitateur pour l’accès des femmes aux services financiers formels.
« À la lumière des enseignements tirés des expériences partagées, il n’y a pas une seule façon d’opérer ou un modèle unique à mettre en œuvre. Mais il y a différents éléments à considérer et divers risques à gérer. Je crois que le succès des réseaux d’agents est une responsabilité partagée entre les régulateurs, les institutions financières et les agents », a
déclaré la vice-gouverneur de la BCT, Nadia Gamha, en conclusion de l’événement.
Les sessions ont couvert un large éventail de sujets, y compris le rôle des agents dans la réponse et la reprise après une crise, la protection des consommateurs et les risques de conduite sur le marché, les tendances émergentes et les innovations technologiques. Les intervenants qui représentent le réseau diversifié de l’AFI, étaient des banques centrales de
l’Égypte, Ghana, Kenya, Tanzanie, Tunisie, Ouganda et Zimbabwe. Ainsi que des partenaires externes, tels que lnTouch, MicroSave et le Fonds d’investissement des Nations unies. La BCT était dans une position privilégiée pour co-organiser la formation, après avoir passé ces dernières années à accélérer le processus de numérisation. Notamment grâce à la nouvelle réglementation bancaire de 2018 qui permet la création d’établissements de paiement non bancaires. Cela est de nature à encourager éventuellement les fournisseurs de services financiers à développer des paiements mobiles et d’autres solutions numériques.
La banque centrale est l’un des trois membres de Tunisie à l’AFI, les autres étant le Ministère des Finances de la République Tunisienne (membre principal) et l’Autorité de Contrôle de la Microfinance de la République Tunisienne (membre associé).
Cet événement a été partiellement financé par le mécanisme de mise en œuvre de la
politique d’inclusion financière multi-donateurs de l’AFI, avec la participation de l’Agence française de développement, du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement et du ministère des Finances du Grand-Duché du Luxembourg.
vers le continent.
D’après communiqué