Une mentalité d’acier, bien sur ses jambes, l’enfant de Ksar Helal rencontra cet-après-midi la Biélorusse Aryna Sabalenka, 4e au classement mondial. On retient son souffle.
« J’ai reçu des félicitations de Roger Federer après le match. C’est incroyable et je pense que je suis dans une bonne phase de ma carrière. Cela m’inspire beaucoup et me donne envie de gagner plus ». Ainsi déclarait hier lundi Ons Jabeur, suite à son accès aux quarts de finale du tournoi du Grand Chelem londonien.
Déjà mercredi dernier, c’était la légende vivante du tennis mondial, l’Américaine Venus Williams, qui ne tarissait pas d’éloges à son égard, lors de la conférence d’avant-match.
« Elle inspire toute une génération de joueuses, y compris moi. Maintenant de nombreuses joueuses nord-africaines vont entamer leur carrière ». Et d’ajouter, avant, grande Dame: « Ons est en train de briser les barrières et lancer les défis. Elle est l’une de mes joueuses préférées ». Que dire de plus?
Un rouleau compresseur
Notre héroïne nationale, n’en déplaise à certains esprits rétrogrades et malsains qui critiquent sa tenue vestimentaire « indécente », préférant sans doute la voir évoluer sur les courts de tennis en safsari, semble bouffer de lion. Et pour cause.
En effet, en trois tours au plus ancien tournoi du Grand Chelem, la Hélalienne enchaine trois victoires successives. Et ce, en ajoutant l’Américaine Venus Williams et l’Espagnole Garbine Muguruza à son trophée de chasse. Et ce n’est pas fini, puisqu’elle s’est payée le luxe d’éliminer, hier lundi, une troisième championne. En l’occurrence, la Polonaise Iga Swiatek (9ème).
« Je suis devenue plus dangereuse »
Quel est le secret de cette nouvelle dimension de cette jeune fille capable désormais de tutoyer les sommets? « Je crois plus en moi, je suis plus solide. Le talent c’est bien, mais ça ne suffit pas à gagner. Je sais que je peux jouer n’importe quel coup, mais ce n’était pas vraiment clair dans ma tête parfois ». Ainsi, se confiait Ons Jabeur.
Et d’ajouter, conquérante, « mais grâce au travail que j’accomplis avec mes coachs (son entraineur tunisien et son mari, également son préparateur physique. nldr) sur la stratégie avant les matchs et l’analyse après, je sais de plus en plus quel coup jouer et à quel moment. Je suis devenue plus dangereuse ».
Une affirmation amplement démontrée lundi 5 juillet en ouverture du « Manic Monday » sur le court n°2 de Wimbledon. Lorsque la championne tunisienne s’est mesurée, lors des huitièmes de finale, à la Polonaise Iga Swiatek. A savoir la 9ème mondiale et dernière victorieuse de l’autre tournoi du Grand Chelem de Roland Garros.
On a tremblé pour Ons Jabeur
En effet, on a tremblé pour notre icone nationale quand elle perdait le premier set par 5 jeux à 7. Et ce, alors qu’elle menait 5 jeux à 3; avant que la vaillante polonaise ne renverse la vapeur en sa faveur.
Mais c’était mal la connaitre, puisqu’elle remporta brillamment les deux derniers sets par 6 jeux à 1. Une réponse cinglante à ceux qui doutent encore de sa nouvelle métamorphose: un mental d’acier.
Maintenant, elle est la championne « à abattre » et elle se retrouve à la porte des quarts de finale. Elle devra croiser le fer, cet après-midi sur le court principal, avec la joueuse de la Biélorussie, Aryna Sabalenka. Celle-ci, classée 4ème mondiale, vient d’écarter la Kazakhe Elena Rybakina (20ème) en trois sets : 6-3 4-6 6-3.
D’ailleurs, les deux championnes se connaissent bien. Puisqu’en octobre dernier, Ons Jabeur éliminait la Biélorusse au troisième tour de Roland-Garros en trois sets (7-6, 2-6, 6-3). Puis, quatre mois plus tard, Sabalenka prenait sa revanche, en battant Ons Jabeur au troisième tour du tournoi d’Abu Dhabi (2-6, 4-6).
Alors, qui remportera la troisième manche 3jiin qui s’annonce très serrée? Nous serons tous avec toi, fille de Bourguiba. Jusqu’au bout.