La Tunisie vit une conjoncture d’attente. La discorde entre le président de la République, le chef du gouvernement et le président de l’assemblée se perpétue. C’est le laisser-faire, le laisser-aller, occultant les attentes des citoyens et la gestion d’une crise économique, aggravée par la pandémie.
Le président de la République réalise une percée populaire. Il a freiné l’islam politique, a œuvré pour l’acquisition du vaccin, auprès des pays frères et amis. Il a assuré une mobilisation de l’armée, dans les campagnes de vaccination.
Le gouvernement Hichem Mechichi semble en sursis. On lui reproche d’avoir réagi très tard à la pandémie, perdu beaucoup de temps avant d’assurer l’achat du vaccin et d’engager la lutte contre le coronavirus, qui s’est répandu partout en Tunisie.
Pour le moment, le soutien d’Ennahdha assure sa survie. Mais pour combien de temps? Son impopularité risque de rejaillir sur elle.
Le mouvement Ennahdha est sérieusement affaibli. Les dissensions internes menacent son unité. D’autre part, l’attaque des avocats des regrettés Belaid et Brahmi et le ressaisissement de la justice, qui fait valoir son indépendance et risque d’ouvrir des dossiers compromettants, contre le procureur de la République démis de ses fonctions et le réseau d’alliance, met à l’ordre du jour un nouveau rapport de forces qui lui est défavorable.
Souhaitant sortir de la crise, Ennahdha met à l’ordre du jour un changement ministériel, élargissant les assises du gouvernement ou même changeant le chef du gouvernement, se ralliant au président de la République. Mais l’opération ne semble pas aisée, vu les convictions affichées de ses adversaires. Wait and see.