La Ligue des Électrices Tunisiennes (LET) a organisé récemment la conférence de clôture de son projet « Pour une démocratie inclusive et participative en Tunisie » dont le coup d’envoi avait été donné en 2018.
Selon Aïcha Belhassen, la responsable de la LET, ce projet vise à promouvoir la culture de la démocratie, du dialogue et de consultation entre les différents acteurs à l’échelle nationale et locale. Tout en visant également à développer un processus électoral transparent et fiable.
Elle a ajouté que ce même projet s’est également soldé par la mise en place d’une base d’analyse de données liées aux statistiques et analyses sur le genre ayant été élaborées par la LET au lendemain des élections municipales de 2018 et des élections législatives et présidentielles de 2019.
Dans ce même ordre d’idées, la présidente de la Ligue des Électrices Tunisiennes, Turkia Ben Khedhr a indiqué que ce projet vise à renforcer la présence et la participation de la femme au niveau de la scène politique à l’échelle nationale et locale. L’objectif étant de renforcer la gouvernance locale et le processus de décentralisation.
La réussite de l’Académie de leadership féminin
De son coté, Marco Stella, Chef de la section Développement Économique au sein de la Délégation de l’Union Européenne en Tunisie a salué l’action « révolutionnaire » de la LET durant ces trois dernières années en matière de consécration du principe de l’égalité à travers le renforcement de la présence de la femme à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et de sa participation aux échéances électorales ainsi qu’à la scène politique à travers le renforcement de son engageant en faveur de l’action sociétale et politique tout en lui garantissant l’encadrement et la formation nécessaires sur les plans politique, économique et social.
Créer un mécanisme de Networking
La ligue a également réussi à créer un mécanisme de Networking entre les différentes femmes candidates aux élections chose qui les a poussées à s’attacher davantage à la victoire lors des élections précédentes et à continuer à travailler pour mieux se préparer aux prochaines élections. Ceci traduit, selon elle, la pérennisation des objectifs qu’elle s’était fixé la ligue depuis 2011.
Le rapport de clôture a souligné que la LET a réussi à améliorer à 80% les capacités des participantes en matière de mobilisation de sympathisants et de planification stratégique à la veille de leurs campagnes électorales. Elle a également renforcé leurs connaissances en matière de communication politique, de loi électorale et du code des collectivités locales. En effet, 90% des participantes ont affirmé qu’elles se sentent désormais plus confiantes en leurs capacités.
La Ligue a également réussi à conclure des partenariats avec 16 municipalités pilotes afin de les accompagner en matière de formation et de renforcement des capacités ainsi qu’en matière de gestion des réunions participatives dans le cadre de ce que l’on appelle « Le café municipal ».
En effet, pas moins de 60 cafés municipaux étaient organisés en présence de membres des conseils municipaux et des citoyens. Ces derniers ont fait, ainsi, part de leurs préoccupations aux élus. Ces rencontres ont permis, notamment, de chercher les solutions et d’instaurer un programme municipal mettant en œuvre l’approche genre. En effet, suite à la réussite de ce programme, la LET a reçu pas moins de 10 nouvelles demandes présentées par des municipalités souhaitant profiter d’une formation et d’un encadrement dans le cadre de ce projet.
Le dossier du genre fera partie de la proposition du budget de l’ISIE
De son coté, le président de l’Instance Supérieure Indépendantes pour les élections (ISIE), Nabil Baafoun a salué les efforts fournis par la Ligue afin d’inciter l’Instance à former 1500 agents d’observation sur les nouveaux concepts liés, essentiellement, aux actes de violence politique subis par la Femme ainsi qu’à l’égalité entre les électrices et électeurs, candidates et candidats lors des différents processus électoraux. Nabil Baafoun a reconnu que ces concepts étaient négligés dans les programmes de formation assurés précédemment en faveur des membres de l’Instance.
Nabil Baafoun a également assuré que le dossier du genre fera partie intégrante de la proposition du budget de l’ISIE qui sera présentée à la présidence du gouvernement dans le cadre de la stratégie de l’Instance 2021/2024. En revanche, il a indiqué que l’absence de femmes au sein de la formation des membres de l’ISIE est injustifiable rappelant, dans ce contexte, que la seule femme membre de l’Instance à savoir, Hasna Ben Slimen, a été nommée ministre dans le gouvernement de Hichem Mechichi. Il a appelé, à cet effet, l’Assemblée des Représentants du Peuple à se pencher sérieusement sur cette question lors de l’élection des nouveaux membres de l’Instance.
D’après communiqué