Plus d’un an après l’apparition du (Covid-19) SRAS-Cov-2 et sa très rapide propagation à travers le monde, de nombreuses stratégies ont été développées. Et ce, pour trouver tant bien que mal une réponse afin d’y faire face.
Les conséquences de cette Covid-19 attendues, mais également celles que l’on attendait le moins, ont mis en lumière l’incapacité à mettre en place une riposte mondiale et coordonnée entre les pays. Bien qu’il s’agisse d’une pandémie et que le virus récemment découvert soit en libre circulation et surtout malgré les nombreuses restrictions imposées aux populations, les différentes réponses à cette catastrophe d’ampleur mondiale n’ont pas été proposées pour l’intérêt général. Bien au contraire. Encore une fois, l’égoïsme l’a emporté au détriment des vies humaines. En une période très courte, le monde a franchi la barre des quatre millions de décès; et ce depuis fin décembre 2019.
Selon les données que les Etats ont rendues publiques, les Etats-Unis sont le pays qui a payé le tribut le plus lourd à cette pandémie, avec un nombre total de 611 281 décès. Ils sont suivis par le Brésil, qui a totalisé 551 835 décès et l’Inde, qui a enregistré un total de 422 022 décès. L’OMS précise que ces chiffres seraient bien plus élevés en réalité. En effet, en tenant compte de la surmortalité directement et indirectement liée à la Covid-19, le bilan pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui annoncé.
Dans ce contexte de désordre général, les prédictions de l’organisme international ne sont guère réjouissantes. Les membres du Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé ont prévenu « qu’il y avait de fortes chances pour que de nouveaux variants préoccupants, peut-être plus dangereux et encore plus difficiles à maîtriser, apparaissent et se propagent dans le monde ».
Scandale moral
La présence de variants préoccupants n’explique pas à elle seule l’inquiétude de ce comité d’experts vis-à-vis de la situation actuelle et future. Car ils ont tenu à souligner le rôle d’autres facteurs, dont notamment les disparités dans l’application des mesures sociales et de santé publique. De même qu’une plus grande mobilité sociale, et la grande sensibilité de certaines populations à cause du manque d’équité dans la répartition des vaccins.
Ainsi, il est impératif de « continuer à défendre inlassablement un accès équitable aux vaccins et une distribution équitable des vaccins dans le monde. En encourageant le partage des doses, la production locale, la libération des droits de propriété intellectuelle, les transferts de technologie, la montée en puissance des capacités de production. Et bien sûr, les financements nécessaires pour mettre en œuvre toutes ces activités ». C’est ce que soulignait le Dr Didier Houssin, président du Comité d’urgence de l’OMS.
D’ailleurs, les appels pour une meilleure équité en matière d’accès aux soins, et plus particulièrement en matière de vaccins, se multiplient, sans vraiment porter leurs fruits.
L’OMS crie au scandale
L’OMS crie au scandale, face au au monopole sur les vaccins anti-Covid des pays à revenus élevés. En effet, il est estimé qu’à ce jour, 75% des vaccins administrés dans le monde l’ont été dans
dix pays seulement… Tous riches bien évidemment. Un fait que Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a qualifié de « scandale moral ». Ainsi, selon le directeur de l’OMS, les doses administrées jusqu’à présent auraient suffi à protéger tous les aînés et le personnel de santé du monde entier.
Cependant, la pandémie est loin d’être terminée. Et elle apportera son lot de défis non seulement sur le plan sanitaire et scientifique; mais également sur le plan social et économique. Tant qu’une solution globale n’aura pas été trouvée, elle constituera une urgence de santé publique de portée internationale. Mais si toutes ces pertes humaines et financières n’ont pas amené à changer les mentalités, qu’est-ce qui pourrait alors changer la donne?