Le 13 août est une date marquante. Tout au long des années, les femmes tunisiennes ont fait preuve de détermination. Bien conscientes qu’en Tunisie, malgré les acquis du Code du Statut Personnel, il y a encore du chemin à faire en matière d’égalité homme-femme dans la société. Car une chose est sûre, les inégalités persistent encore.
Un 13 août unique au monde. Puisque la Tunisie est le seul pays à fêter deux fois par an la femme. Cela dit, même si en matière d’ambitions et de revendications, les femmes tunisiennes progressent certes; mais la bataille est loin d’être finie pour avoir une société responsable respectant les droits des femmes. D’ailleurs, encore du chemin reste à faire dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes. Plus de questions que des réponses apparaissent et on est en droit de se demander ce qui s’est passé depuis.
Ainsi, plusieurs questions méritent d’être posées. Et notamment: qu’a fait l’Etat contre les violences faites aux femmes? Ou encore l’Etat a-t-il pris les devants pour garantir une vie digne aux travailleuses du secteur agricole. Il semble encore que pratiquement rien n’a été fait… Aujourd’hui, il y a urgence à garantir le droit pour tous et pour toutes, en matière d’éducation, de santé et bien d’autres…
A titre d’exemple, il faut protéger les travailleuses du secteur agricole des risques d’accidents de la route. D’autant qu’il s’agit d’un secteur non organisé, enregistrant plus d’une centaine de décès et nombre d’invalidités physiques. Et sans oublier qu’elles ne bénéficient pas d’aucun système d’assurance maladie. Aujourd’hui, dans les faits, l’arbre ne doit pas cacher la forêt…
En effet, depuis les cinq dernières années, le nombre des ouvrières agricoles victimes des accidents de la route est en forte croissance, selon une rapport du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES). D’ailleurs, selon les chiffres de la période allant de 2015 à 2018, le phénomène s’étend d’une année à une autre.
- 2015 : 85 blessées et 8 décès;
- 2016 : 151 blessées et 6 décès
- 2017 : 85 blessées et 2 décès;
- 2018 : 119 blessées et 4 décès.
A Sidi Bouzid, 58,6% des ouvrières utilisent un moyen de transport pour rejoindre leur lieu du travail et 68% se déplacent par leurs propres moyens, sans aucune prime de transport. L’origine du mal n’est autre que le recours à des véhicules non adaptés au transport rural.
Des années plus tard, le problème demeure le même. La pauvreté, la précarité du travail informel et le manque d’implication dans les décisions de la communauté, ce sont autant de sujets qui restent d’actualité…
Mais cela n’empêche qu’avec un bilan plus au moins sombre, les femmes tunisiennes rayonnent aussi bien qu’en Tunisie qu’à l’extérieur. Car une chose est sûre, rien ne les arrête. Elles appliquent la pensée du philosophe chinois Confucius: « Celui qui ne progresse pas recule ».