La Tunisie a perdu, le 17 août 2021, un de ses brillants diplomates, en la personne de Mohamed Ridha Farhat. Esprit libre, cet ancien de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI) de Tunis, a choisi de travailler pour des journaux de l’opposition. Avant d’intégrer le ministère des Affaires étrangères. Qu’il repose en paix.
Mohamed Ridha Farhat est de la première promotion de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI) qui suivit des études exclusivement en journalisme et en communication. Une promotion que l’on appela longtemps « Promotion Bourguiba » et dont les membres commencèrent leurs études en octobre 1973; inaugurant un nouveau cycle de formation. Puisque les étudiants de l’IPSI devaient obligatoirement, avant cette, date faire une autre licence.
D’ailleurs, c’est une promotion qui donna au pays nombre de journalistes de renom. Mohamed Ridha Farhat, qui vient de nous quitter, fut l’un d’entre eux. A la différence près qu’au lieu d’exercer ses talents dans un des médias publics de la place, il choisit d’écrire pour des journaux de l’opposition.
Ambassadeur à Lisbonne et à Bruxelles
Ainsi, « Errai » et « Démocratie » furent les journaux où notre jeune journaliste exprimait, à la fin des années soixante-dix, une certaine singularité. En choisissant de s’engager dans un journalisme militant.
Au fait, un esprit libre qui avait une réelle maîtrise des langues arabe et française. Tout en sachant faire des analyses profondes du vécu tumultueux de la Tunisie à la fin des années soixante-dix. Lesquelles étaient marquées par des événements. Et notamment ceux du 26 janvier 1978, connus sous le nom des événements du « Jeudi noir ».
Mohamed Ridha Farhat décide par la suite d’intégrer le ministère des Affaires étrangères. Il passe avec brio le concours d’entrée dans ce ministère régalien où il fera toute sa carrière. Outre des passages au ministère, on l’affectera dans certaines grandes capitales, dont Paris, dans les années quatre-vingt. Avant des nominations d’ambassadeur de Tunisie à Lisbonne (Portugal) et à Bruxelles (Belgique). En mettant un talent particulier à défendre les intérêts de la Tunisie et en laissant de nombreux échos favorables.
Grâce à un savoir-faire acquis pendant de longues années. Mais aussi grâce à ses talents de communicateur, il est nommé par la suite chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères. Une fonction essentielle dans un département que bousculeront à leur tour les événements du 14 janvier 2011.
Un passage par l’ITES
Arrivé à l’âge de la retraite, il intègre l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES). Fort d’une large expérience dans les relations internationales. Cette institution « assume une mission de recherche, d’étude, d’analyse et de prospective à court et long termes, de toutes les questions qui sont en rapport avec les événements, les évolutions conjoncturelles et les différents phénomènes sur les plans national et international, et susceptibles d’avoir un lien avec le processus de développement de la société tunisienne dans toutes ses dimensions ».
Bénéficiant d’une bonne culture générale, il n’a cessé de figurer parmi les amis de notre Rédaction. Souvent présent dans nos locaux, comme dans les manifestations organisées par notre groupe, Promedia.
Affable et toujours à l’écoute, sa disparition, le 17 août 2021, nous attriste beaucoup et laisse beaucoup de ceux qui l’ont rencontré largement affecté par le départ d’un homme connu pour son entregent et d’un diplomate de grand talent.
Qu’il repose en paix.