Le directeur du Centre arabe de recherche et d’analyse politique et sociale (Caraps) de Genève, Riadh Sidaoui, expose sa position pour les urgences d’ordre politique pour la période à venir. Et ce, dans une déclaration à l’Economiste Maghrébin.
Riadh Sidaoui a indiqué que la situation économique dépend de la situation politique. Il rappelle que le recours à l’article 80 de la Constitution tunisienne est imposé par la situation économique, sociale et sanitaire critique. D’où l’importance de mettre en place de nouvelles réformes et de favoriser de nouvelles priorités.
Un référendum pour changer le système politique tunisien
Pour le politologue tunisien, il s’agit de la priorité des priorités. Car le système parlementaire est arrivé à une impasse. Ce système ne permet pas de bien gérer la Tunisie au niveau social et économique. Il rappelle, également, que dans d’autres pays arabes, le recours au régime parlementaire était un échec en l’occurrence l’Irak et le Liban. Notre interlocuteur estime que Kaïs Saïed fera un référendum pour changer le système politique de parlementaire en présidentiel. Pour lui, à partir du moment où le Président de la République bénéficie de prérogatives importantes, il peut intervenir dans plusieurs domaines et sujets qui touchent les citoyens de près. « Ainsi, on peut demander des comptes au Président dans ce cas de figure »,lance-t-il.
Dissoudre le parlement immédiatement
Cette dissolution est incontournable pour Riadh Sidaoui. Car l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est devenue caduque, estime-t-il. « D’ailleurs, plusieurs députés ont démissionné, d’autres sont en fuite et d’autres devant la justice militaire ». Dans ce cas de figure, de quel parlement parle-t-on? Ainsi s’interroge le politologue tunisien.
Dans le même sillage, Riadh Sidaoui rappelle que le travail du parlement a connu plusieurs dysfonctionnements. Il convient de rappeler que plusieurs sondages d’opinion ont montré que les Tunisiens ne regardent pas d’un bon œil le rendement de l’institution parlementaire.
Elections présidentielles et législatives anticipées
Notre invité recommande de recourir à des élections législatives anticipées. Le prochain parlement aura comme mission de contrôler le travail du gouvernement et élaborer les projets de loi. Pour lui, le prochain parlement n’aura pas à approuver ou pas le gouvernement. La composition du gouvernement devient, ainsi, la prérogative du président de la République.