Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, le Docteur Rafik Boujdaria, chef de service de médecine d’urgence à l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, affirme que la Covid-19 présente encore plusieurs risques pour la Tunisie. D’où l’importance de prendre des mesures prioritaires.
Pour Rafik Boujdaria, au jour d’aujourd’hui, malgré l’avancement des campagnes de vaccination, le risque de reprise des chiffres élevés de contamination existe bel et bien. Il affirme que « nous sommes à un taux de tests positifs supérieur à 22% ».
D’ailleurs, notre invité fait remarquer que depuis deux ou trois semaines, les gens ne respectent plus les mesures barrières. Et ce, que ce soit dans leur vie publique, dans la rue, ou dans les soirées privées. « Les gens reviennent en force pour fêter les mariages dans des cérémonies où les présents se comptent par centaines. Les cafés et restaurants sont pleins à craquer. De même, les gens ne portent plus de masque ». Pour lui, il s’agit d’un risque potentiel qui peut nous amener à revenir à la case de départ.
En effet, le Dr. Boujdaria rappelle que le variant majoritaire de Covid-19 est le variant indien (delta), réputé pour sa contagiosité. « Le risque existe malgré l’avancement– je dirais spectaculaire- des campagnes de vaccination. Et malgré un taux d’immunité naturelle des plus élevés dans la région », poursuit-il.
Tirer des leçons des erreurs passées
Quant au deuxième risque, il porte sur l’état des hôpitaux. « L’infrastructure sanitaire en Tunisie est moyenne, pour ne pas dire autre chose. Et puis depuis quelques semaines, il y a un comme une décélération dans la capacité des hôpitaux à faire face aux malades Covid-19. » Il fait remarquer la fermeture de plusieurs services et circuits Covid-19 « quoi que provisoirement, mais qui ferment quand même ».
Pour le Dr. Boujdaria, ces fermetures sont inquiétantes à double titre. Car les malades existent et viennent à l’hôpital. Et parce qu’on ne doit pas commettre la même erreur. A savoir « ce que nous avons connu l’année dernière. Quand nous avons crié victoire et démantelé les circuits covid dans presque la totalité des hôpitaux. Pour être réveillé au mois d’octobre par le bruit d’une nouvelle vague très intense. »
Ainsi, notre interlocuteur recommande, face à ces risques, de maintenir les mesures barrières. Tout en veillant à ce que les gens respectent les mesures barrières. Et à appliquer les protocoles sanitaires.
De même, le médecin préconise de maintenir une capacité en lit dans les hôpitaux, pour être capable de faire face à des malades potentiels. « Surtout que les services de réanimation sont pleins. Mais actuellement, le problème est les lits d’oxygène qui sont à moitié plein. Ce fait ne doit pas inciter les hôpitaux à supprimer les lits ».
Par ailleurs, il est urgent d’avancer dans les campagnes de vaccination, selon notre interlocuteur. « Surtout que nous avons devant nous une rentrée scolaire et universitaire. En plus de l’intersaison au mois de novembre, le mois de tous les dangers avec le refroidissement des températures. Nous savons que ce virus a un caractère saisonnier », conclut-il.