Dire être « le seul média à s’engager sur la voie de la dénonciation du système de corruption » est certainement prétentieux. Et faux. Il y a toujours pour cela des preuves et des moyens pour le constater. Des contenus archivés écrits et audiovisuels auxquels on peut revenir. Il suffit souvent d’ailleurs quelquefois d’un simple clic.
C’est pratiquement du Tartarin de Tarascon. Ce personnage, créé par le romancier français Alphonse Daudet, est un « prince de la vantardise » et un « roi du mensonge ». Il « ne rêve que d’aventures folles et d’épopées exotiques ».
C’est à quoi peut réellement nous faire penser d’ailleurs les propos tenus par un de nos confrères dans un article paru le 30 août 2021. Article consacré à l’arrestation des Frères Karoui (Nabil et Ghazi) et dans lequel ce confrère assure qu’il est « le seul média à s’engager sur la voie de la dénonciation du système de corruption ».
Ajoutant que « la plupart des autres médias, tous supports confondus, ont profité sans état d’âmes de ce système ». Et se présentant comme un héraut de l’ « éthique professionnelle », de la « moralité » et de la « la défense du seul intérêt public ».
Nuire à certains de nos confrères et consœurs
Une réelle fanfaronnade. Un message qui tient de la prétention plus qu’à autre chose? Trois raisons peuvent être évoquées à ce niveau.
D’abord, parce que l’humilité est une règle d’or dans notre profession. Les lecteurs, auditeurs, téléspectateurs et internautes sont les seuls juges de nos contenus et de nos faits et gestes. Nous vanter n’est pas un exercice qui peut ressembler à notre profession.
Ensuite, dire que l’on est le « seul » sous-entend que l’on a tout lu, tout écouté et tout regardé. Et l’avoir fait, en reprenant une formule utilisée par notre confrère bien défaillant, dans tous « les supports ». Impossible! A moins que l’on ait réalisé une analyse de contenu scientifique et sur la base d’un échantillon bien représentatif. Ce qui n’est certainement pas le cas.
Enfin, tenir pareils propos ne peut que nuire à certains de nos confrères et consœurs que l’on accuse, d’ailleurs sans raison, d’être quasiment des corrompus. Ce qui est loin d’être vrai et honnête. Il y a des lignes pour ainsi dire rouge à ne pas dépasser et qui tiennent évidemment de l’éthique professionnelle. Une éthique qui fait agir chacun d’entre nous selon des vertus largement approuvées.
Manger à bien des râteliers
Cela dit, la Tunisie est un petit pays où tout se sait et tout finit par être révélé au grand jour. Ainsi en est-il de ceux qui forcent le respect et de ceux qui ne le forcent pas. De ceux qui font dignement leur métier et ceux qui se sont égarés de la bonne voie. On connaît, dans ce cadre, ceux qui ont eu à manger, il y a seulement quelque temps, à bien des râteliers. Et auxquels il est arrivé de faire d’une manière systématique de la propagande pour tel ou tel homme politique et telle structure. Mettant ainsi en cela en avant leur intérêt et non « le seul intérêt public ».
Outre le fait que cela se sait et s’est su, il y a toujours des preuves et des moyens pour le constater. Il y a toujours des contenus archivés qu’ils soient écrits, audiovisuels et électroniques auxquels on peut revenir à tout moment pour séparer le bon grain de l’ivraie. Il suffit pour cela quelquefois d’un simple clic.
A bon entendeur salut.