Le professeur de Droit public Slim Laghmani a présenté les dossiers urgents de l’après 25 juillet 2021. Et ce, dans un post publié sur son compte officiel du réseau social Facebook, aujourd’hui 2 septembre. Pour lui, ce qui a eu lieu le 25 juillet 2021 était inéluctable. Cependant, il n’a pas encore tranché sur ce qui s’est passé.
Voici l’intégralité du post de Slim Laghmani :
« Je n’ai pas été contre ce qui s’est passé le 25 juillet, non pas que je l’ai considéré souhaitable, mais que je l’avais jugé, bien avant, inéluctable. Heureusement qu’il a eu lieu comme cela et qu’il ait été le fait du chef de l’Etat. Cela ne pouvait plus durer.
Le problème n’est pas là. Le problème est de répondre à la question Et maintenant ? Personnellement, c’est ce que j’attends pour déterminer ma position.
Cinq dossiers sont sur la table :
Le dossier politique, institutionnel et constitutionnel
– La constitution du Gouvernement.
– Décider de l’issue constitutionnelle : révision ou changement de la Constitution? Et, dans les deux cas, comment et dans quel sens?
– La Cour constitutionnelle.
– Quelle place et quel rôle pour les Instances indépendantes (constitutionnelles ou autres)?
– Les droits de l’être humain et les libertés individuelles : Quelle vision? Quelles perspectives?
– Quelle place et quel rôle pour les corps intermédiaires (partis, organisations nationales, syndicats, corporations, associations)?
Le dossier économique, financier et social
Allons-nous ou non nous engager sérieusement dans le sens des réformes convenues avec le FMI et le Groupe de la Banque mondiale?
Le dossier « lutte contre la corruption et les malversations »
Quelle méthode? Quelle vision? Et, en ce qui concerne les élections de 2019, quelle suite donner au rapport de la Cour des comptes?
Le dossier terrorisme et violence
Notamment : quelle suite donner aux travaux du Collectif de défense Belaïd et Brahmi et au rapport de l’Inspection générale du ministère de la Justice relatif au juge Béchir Akremi?
Ces deux derniers dossiers ne peuvent être sérieusement traités sans une étroite collaboration entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Quelles modalités permettent de l’obtenir sans porter atteinte à l’indépendance de la magistrature?
Le dossier gouvernance de l’administration et grands services publics (santé, éducation, transport) et notamment la numérisation
J’espère que le président de la République a constitué un groupe de travail sur chacun de ces dossiers et que c’est ce qui explique ce que l’on vit comme le signe d’une lenteur ou la marque d’une indécision. Si c’est le cas, il serait bon qu’il nous le dise pour que l’on prenne patience. »