Peut-on dresser un état des lieux de la situation générale du pays cinq semaines après le 25 juillet. Qu’en est-il réellement? Faouzi Ben Abderrahman, ancien ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi dresse un état des lieux lors de son intervention sur les ondes d‘Express fm le samedi 04 septembre.
Faouzi Ben Abderrahman estime qu’après plus de cinq semaines du 25 juillet, nous avons l’impression de parler dans un monde parallèle.
Il précise dans ce contexte: « Pour la simple raison que la situation actuelle ne permet pas de débattre du volet économique. Seul le volet politique attire l’attention. D’ailleurs, pour ceux qui considèrent que la lutte contre la corruption n’aura plus lieu d’exister et que tout rentrera dans l’ordre, je pense qu’ils se trompent. Car il faut rappeler que la corruption a toujours existé. Depuis plus de 100 ans et ça serait ainsi dans les dix prochaines années. Et ce en raison d’une corruption institutionnalisée liée à un système de gouvernance et à travers le clientélisme. Pour preuve, le système n’a pas été touché à ce jour. »
Et de poursuivre: » Et pour revenir aux agissements du président de la République lors de sa visite inopinée à l’usine de fer par exemple, il a voulu utiliser « la politique du Show ». D’ailleurs, le premier récepteur de cette politique est le citoyen lambda en lui faisant croire que c’est vrai. Si on lui annonce que tous les hommes d’affaires sont corrompus, il y croit. Cela nous amène à dire que le président de la République est en train d’utiliser un discours populiste qui ne reflète pas les attentes des Tunisiens. »
Avant d’ajouter: Notre système est boiteux. Aujourd’hui, il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard notamment à l’échelle économique. D’ailleurs, jusqu’à ce jour, nous constatons que le Chef de l’Etat n’a pas jugé utile de s’adresser à la nation pour expliquer où il va? Il n’a pas non plus réuni les organisations nationales comme l’UGTT, l’UTICA. Plus encore, l’absence d’une feuille de route ne présage rien de bon.. A mon sens, il y a urgence à ce que cette feuille de route voit le jour. Mais le plus important est de poser la question vers où se dirige-t-on?
Et de conclure: « Il faut une vision claire. Tout comme il faut mettre un terme au discours populiste qui ne résoudra guère les problèmes économiques du pays ».