Les Sénateurs américains Chris Murphy et Jon Ossoff ont rencontré, samedi, les députés Hatem Mliki (hors groupe), Saida Ounissi (Ennahdha), Marouan Felfel (Tahya Tounes) et Samira Chaouachi (Qalb Tounes). C’est ce que déclarait, dimanche, le député Hatem Mliki.
L’entretien a duré environ une heure et demi pour évaluer l’étape; après les décisions annoncées le 25 juillet par le président de la République, indiquait M. Mliki. Il précise avoir affirmé aux deux sénateurs que « des raisons objectives avaient conduit à ce qui s’est passé ce jour là ». « La Tunisie a, en effet, vécu pendant dix ans une démocratie de façade et corrompue. Où tous les indicateurs pointaient vers une détérioration des conditions économiques et sociales », a-t-il expliqué.
Hatem Mliki estime que le défi réside aujourd’hui dans la mise en place d’une feuille de route claire. L’objectif étant de rétablir les institutions de l’Etat. Tout en organisant des élections dans les plus brefs délais. De leur côté, les deux sénateurs américains ont mis l’accent, selon M. Mliki, sur la solidité des relations d’amitié entre la Tunisie et les Etats-Unis. « Leur visite ne vise en aucun cas à favoriser une partie au détriment d’une autre », lance-t-il.
Notons que les autres députés qui étaient présents à la rencontre n’ont pu être joints par l’agence TAP. De même, les partis auxquels ils sont affiliés n’ont publié aucune information sur cette rencontre sur leurs sites officiels.
Par ailleurs, à l’issue de sa rencontre samedi avec le président de la République, Kaïs Saïed, Chris Murphy s’exprimait par tweet. « Les Etats-Unis ont pour seul but de protéger et développer une démocratie et une économie saines pour les Tunisiens ». Le sénateur démocrate du Connecticut estime que tout projet de réforme appartient uniquement au peuple tunisien. Affirmant que les Etats-Unis « continueront à soutenir la démocratie tunisienne qui répond aux besoins du peuple tunisien et protège les libertés civiles et les droits de l’homme ».
En outre, l’ambassade des Etats-Unis à Tunis publiait un communiqué tard dans la nuit de samedi. Elle indiquait qu’une délégation américaine conduite par les sénateurs Chris Murphy et Jon Ossoff (parti démocrate en Géorgie) avait effectué une visite en Tunisie les 4 et 5 septembre courant. Les deux sénateurs ont rencontré le président de la République, Kaïs Saïed. Ainsi que des représentants des organisations de la société civile et des membres de l’Assemblée des représentants du peuple.
A l’occasion de ces rencontres, les deux sénateurs ont affirmé que les Etats-Unis partagent l’aspiration du peuple tunisien à un gouvernement démocratique. Un gouvernement qui soit réceptif aux besoins du pays dans un contexte de crise économique et sanitaire. C’est ce qui ressort du communiqué de presse de l’ambassade. Les deux sénateurs ont appelé également à rétablir le processus démocratique. De même qu’à adopter des réformes globales en partenariat avec les acteurs politiques tunisiens; ainsi que les composantes de la société civile. C’est aussi ce qu’indique la même source.
Et d’ajouter que la délégation américaine réaffirme la détermination des Etats-Unis à continuer de soutenir la démocratie tunisienne qui respecte les libertés civiles et les droits de l’Homme.
Cependant, notons que le mouvement Echaâb et le Parti destourien libre (PDL) ont décliné l’invitation à la rencontre avec la délégation américaine. Considérant que cette initiative constitue une ingérence dans les affaires internes du pays et une atteinte à la souveraineté nationale.
En effet, le 25 juillet dernier, le président de la République annonçait des mesures exceptionnelles. En se référant pour cela à l’article 80 de la Constitution. A savoir: le gel de toutes les activités du parlement pour une durée de 30 jours; et la levée de l’immunité de tous les députés.
Dans le même ordre d’idées, Kaïs Saïed annonçait qu’il démettait de ses fonctions le chef du gouvernement Hichem Mechichi. Et qu’il se chargeait du pouvoir exécutif avec l’aide du gouvernement. Lequel sera présidé par un chef désigné par le président de la République.
Sachant que déjà le 13 août dernier, le président Kaïs Saïed recevait une délégation officielle américaine. L’adjoint du conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jonathan Finer conduisait cette délégation. Il était porteur d’un message écrit du président américain Joe Biden au président de la République.
Avec TAP