Dans leur ouvrage-événement « Péril » à paraître dans les prochains jours, les journalistes du Washington Post, le célèbre Bob Woodward qui a fait tomber Richard Nixon en 1974 et Robert Costa, retracent les derniers jours de Donald Trump et renforcent les doutes sur son état mental. Un témoignage glaçant.
En fin de mandat, l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump avait-il l’intention de déclencher une frappe nucléaire contre la Chine ou l’Iran afin de créer une crise majeure lui permettant de rester en poste? Alors qu’il venait officiellement de perdre les élections face à son adversaire démocrate Joe Biden.
La fuite en avant du pire président que l’Amérique ait connu pouvait-elle aboutir à un usage incontrôlé des armes nucléaires?
Pelosi : « Il est fou, vous savez qu’il est fou »
Pour preuve? Selon cet ouvrage basé sur les témoignages anonymes de 200 responsables américains et suite à l’attaque du Capitole par les partisans de Trump chauffés à blanc par ses déclarations incendiaires, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, téléphonait au général Mark Milley, chef d’état-major de l’armée américaine pour s’assurer que Donald Trump ne puisse pas utiliser les codes nucléaires.
« Quelles sont les mesures possibles pour empêcher un président déséquilibré de déclencher des hostilités armées ou d’avoir accès aux codes et d’ordonner une attaque nucléaire », demande Mme Pelosi.
« S’ils ne peuvent même pas l’empêcher d’attaquer le Capitole, qui sait ce qu’il peut faire d’autre », ajoute-t-elle. « Il est fou. Vous savez qu’il est fou et ce qu’il a fait hier est une preuve supplémentaire de sa folie ».
« Je suis entièrement d’accord avec vous », lui répond le général Milley. « Mais la chaîne de commandement nucléaire passe par beaucoup de contrôles pour éviter l’usage abusif de la bombe par un président », lui assure-t-il.
Pékin croyait à l’imminence d’une attaque militaire déclenchée par Donald Trump
Par ailleurs, et toujours selon des extraits publiés mardi 14 septembre par le Washington Post et CNN et relayé par l’agence France Presse, face à l’imprévisibilité de l’ancien hôte de la Maison Bblanche, le chef d’état-major a appelé son homologue chinois, le général Li Zuocheng, à deux reprises. Soit le 30 octobre, un peu avant le scrutin présidentiel américain. Et le 8 janvier, deux jours après l’assaut des partisans de Donald Trump contre le Capitole pour lui assurer que les États-Unis n’attaqueraient pas la Chine.
A savoir que les services de renseignement américains avaient conclu que la Chine considérait une attaque américaine comme imminente.
« Général Li, je veux vous assurer que l’État américain est stable et que tout va bien se passer. Nous n’allons pas attaquer ni mener d’opérations militaires contre vous », lui a-t-il dit lors du premier coup de fil.
Il a rappelé son homologue chinois deux mois plus tard, après l’assaut meurtrier contre le Congrès américain. Et alors que Donald Trump contestait la victoire électorale de Joe Biden. « Tout va bien, lui a-t-il dit. « Mais la démocratie, c’est quelquefois brouillon ».
Le serment
Toujours selon la même source, le général Milley a réuni l’état-major pour souligner que, si Donald Trump ordonnait une frappe nucléaire, il devait en être informé d’abord. Puis, il a demandé à tous les officiers réunis de confirmer qu’ils avaient bien compris, ajoutent les journalistes Woodward et Costa, selon lesquels il s’agissait d’un « serment ».
Il a aussi demandé à la directrice de la CIA de l’époque, Gina Haspel, et au chef du Renseignement militaire, le général Paul Nakasone, de surveiller « tout comportement erratique de Donald Trump ».
Il convient de rappeler que Donald Trump a vivement réagi à la parution de ce livre, en s’attaquant au général Milley. « Je suppose qu’il sera jugé pour trahison s’il a échangé avec son homologue chinois derrière le dos du président », a menacé hier mardi, le magnat républicain dans un communiqué .