L’Association tunisienne de défense des libertés individuelles (ADLI) a critiqué, jeudi, lors d’une conférence de presse organisée au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), à Tunis, les mesures prises par le président de la République le 25 juillet dernier. L’association estime que la suspension des activités parlementaires constitue « une première atteinte à la démocratie représentative ».
Cette conférence porte sur la présentation du rapport « Droits et libertés aux temps de l’Etat d’exception: Chronique d’une crise annoncée ». Lors de la conférence, Wahid Ferchichi, professeur de droit public à l’Université de Carthage, a indiqué, qu' »il n’est plus envisageable ni acceptable de continuer les limogeages, les descentes, les interdictions de voyage, les assignations à résidence, les arrestations et les poursuites judiciaires sans transparence ». L’article 15 de la Constitution exige de l’administration d’agir conformément aux règles de transparence, d’intégrité, d’efficience et de redevabilité, rappelle-t-il. Ainsi, les mesures d’exception demeurent problématiques pour l’association.
« La situation actuelle est très grave non seulement en ce qui concerne les droits et les libertés. Mais aussi au niveau de la bonne marche des rouages de l’Etat. La situation va s’aggraver tant que l’état d’exception est prolongé », a-t-il mis en garde.
Pour sa part, Yosra Fraous, ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), a déclaré que « le président de la République n’a pas le droit de restreindre le droit des citoyens à s’exprimer librement ». Il qualifie la plupart de ses discours et déclarations de « violents ».
L’application de la Constitution, s’est-elle indignée, « se fait au gré du chef de l’Etat et selon ses intérêts ».
Avec TAP