Les partis politiques Union populaire républicaine, Al-Irada, Al-Irada al-Chaabia (volonté populaire), mouvement Espoir et Travail et mouvement Wafa ont appelé, vendredi, l’institution militaire à « ne pas s’impliquer dans les conflits politiques et à agir uniquement dans le cadre de son rôle de défendre le pays, son indépendance et son unité territoriale ».
Dans une déclaration commune, ces partis ont appelé la justice militaire à abandonner les procès des civils et « à déclarer à l’avenir que les procès de civils ne relèvent pas de sa compétence ».
Et de rappeler que le pouvoir judiciaire n’est soumis dans l’exercice de ses fonctions qu’à l’autorité de la loi, l’exhortant à s’acquitter de son rôle dans la garantie des droits et des libertés, l’instauration de la justice, la primauté de la Constitution et la souveraineté de la loi.
Les signataires de la déclaration ont aussi incité le peuple tunisien « à ne pas se laisser influencer par les appels à la division lancés par le président de la République Kais Saied ».
Il faut faire barrage à toute tentative de revenir sur les acquis de la révolution, ont-ils averti, appelant les Tunisiens à défendre leurs droits au travail, à la liberté et à la dignité.
Par ailleurs, ils ont appelé les partis politiques et les organisations nationales à unifier les rangs pour défendre la légitimité constitutionnelle et à faire face aux tentatives pressantes visant à rétablir la dictature.
Selon les signataires, « les mesures d’exception annoncées par le chef de l’Etat sous couvert de l’article 80 de la Constitution ne sont qu’un prétexte pour entraver la bonne marche des institutions de l’Etat, dont les institutions élues, dans une tentative de rompre les promesses et s’accaparer le pouvoir ».
Il s’agit, selon eux, « d’un coup d’Etat constitutionnel et d’une aventure qui conduit vers l’inconnu, motivée par des calculs politiques étroits n’ayant aucun lien avec les intérêts du pays et du peuple ».
Le chef de l’Etat, Kais Saied, avait annoncé le 25 juillet dernier une série de mesures exceptionnelles qui sont, principalement, le limogeage du chef du gouvernement Hichem Mechichi, la levée de l’immunité de tous les députés et le gel des activités du parlement, en application de l’article 80 de la Constitution.
Le 23 août dernier, le président de la République a annoncé le maintien de ces mesures exceptionnelles jusqu’à une date sine die, suscitant les critiques de nombre d’associations et de partis politiques. Ces derniers ont estimé que la concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République constitue un danger menaçant les droits, les libertés et tout le processus démocratique.
Avec TAP