Parler de l’avenir débloqué des deux rives de la Méditerranée, c’est maintenant ou jamais. Tel était l’avis à l’unanimité des panélistes lors de la conférence « Creative Forum de Ljubljana ». Et ce, du 12 au 15 septembre dans la capitale slovène.
L’objectif étant clair: une meilleure visibilité, bien communiquer, encourager l’esprit entrepreneurial afin de rapprocher les acteurs de l’entrepreneuriat et du design.
D’ailleurs, tout au long de ces quatre jours, les exemples ne manquent pas. Le mot clé du forum est l’avenir. D’ailleurs, le slogan de cette année est Future Unlocked.
Par ailleurs, Creative Forum Ljubljana a réuni des entrepreneurs de la société civile, des institutions internationales et des organisations locales, ainsi que de hauts représentants d’institutions de l’UE et de ministères des deux régions.
Petra Kežman, chef du secteur du ministère des Affaires étrangères pour la coopération diplomatique publique et internationale dans la culture, a fait savoir que le forum a mis l’accent sur l’importance du secteur de la création dans la région et au-delà.
L’événement a salué également la Slovénie en tant que pays créatif. Et ce, dans le but de donner l’opportunité aux créatifs des deux rives de s’affirmer sur les marchés étrangers.
Rencontrée lors de cet événement, Ivanka Apostolova (Macédoine du Nord), Program producer, souligne l’importance de développer le secteur culturel pour qu’il soit internationalisé. D’ailleurs, elle affirme qu’en tant qu’artiste de bande dessinée, elle a exposé et publié ses courtes bandes dessinées dans de nombreux magazines, galeries, musées, festivals en Europe (Stripburek, Stripburger, Kontejner, Apokalipsa, Blesok, Ascenseur, Art Republika… Gledaliski muzej Ljubljana ; KUD France Presern…
En effet, l’art n’a pas de frontières, c’est ce qui fait la différence. Que ce soit dans le design, l’art, la culture, la littérature, l’intérêt est commun : mettre en avant ces secteurs au profit de la communauté car, comme on dit, seuls nous sommes invisibles, ensemble nous sommes invincibles…
Ils sont des artistes, des entrepreneurs de tout bord, leur objectif commun est de s’inspirer des expériences des uns et des autres… Comme c’est le cas de Tala Abdulla Al Sayyed, Project Manager à EUNIC Jordan, qui travaille sur la scène culturelle. Elle souligne à cet effet : “Nous voulons renforcer le secteur culturel en Jordanie via la musique, l’art, les films. Chaque année, nous organisons le festival des films européens. Cette année, il s’agit de la 33ème édition durant laquelle nous avons mis en place 21 films, tous traduits en arabe. D’ailleurs, je constate que les Jordaniens sont de plus en plus intéressés par les films européens ».
Et de poursuivre : « L’idée de ce forum international de Ljubljana nous a permis d’avoir un autre regard, notamment les expériences des autres… »
Entre le design et l’art, la littérature était au rendez-vous. Inciter les gens à lire. Tel était en partie le débat lors du 3ème jour.
De ce fait, la littérature et la créativité constituent de vraies armes de développement culturel. C’est ce qu’a fait savoir le professeur Mohamed Yousri Hashem, président de l’université Heliopolis en Egypte. Tout en déclarant : « Pour beaucoup d’universitaires en Egypte, le problème principal est l’absence de lecture chez les jeunes. D’où l’urgence de renverser la donne ».
Cela dit, au-delà de la culture, l’esprit entrepreneurial commence à prendre forme depuis ces dernières années. Grâce à la politique de bon voisinage, l’objectif est de développer, voire renforcer des hubs créatifs.
Pour le cas de la Tunisie, il s’agit d’un élan positif, nous indique Talel Sahmim, conseiller technique du projet « Renforcement des chaînes de valeur artisanales et du design en Tunisie » par « Creative Tunisia ».
Il estime que l’objectif de cette édition est de s’inspirer des autres expériences et d’essayer de développer des projets de coopération internationale. Tout en ajoutant : « L’avenir, c’est le hub créatif ainsi que le monde de l’entrepreneuriat. A titre d’exemple, le secteur de l’artisanat dont l’objectif est de conserver ce précieux savoir-faire pour qu’il ne disparaisse pas, et surtout l’innover.
Car il faut dire que l’artisanat est loin d’être la petite industrie qu’on imagine. Mais bel et bien une identité tunisienne qui revit. Cela dit, pour que cela progresse, il va falloir mettre les mécanismes qu’il faut, comme le PPP, améliorer les textes législatifs… », nous souligne Talel Sahmim.
L’édition du Forum Créative Ljubljana a mis l’accent sur des savoir-faire hautement qualifiés… D’ailleurs, quels que soient les pays, le monde des hubs créatifs a besoin de tenir le cap. Autant s’y mettre !