La présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi a avancé, lors de son intervention dans le cadre de l’émission « Jaweb Hamza », de Hamza Belloumi sur Mosaïque FM que certains médias défigurent ses propos, pour servir une ligne éditoriale particulière. Pour elle, d’autres médias ont blanchi la violence contre sa personne au sein de l’ARP. « Cependant nous avons préféré ne pas les poursuivre en justice ».
Abir Moussi affirme, dans le même sillage, qu’il faut faire le bilan de l’ancien régime. Elle propose d’éliminer ses défaillances et de garder ses points positifs. Et d’estimer qu’il ne sert à rien d’ignorer l’activité et la présence du parti destourien qui existe depuis un siècle.
Répondant à la question de l’animateur sur les manifestations hostiles et de soutien à Kaïs Saïed, elle a tenu à pointer du doigt « la politique de deux poids deux mesures ». Abir Moussi a fait savoir que les autorités compétentes ont empêché la tenue de plusieurs manifestations et actions organisées par son parti. Elle affirme que le Gouverneur de Tunis a posé un certain nombre de questions sur le nombre des participants. Et ce, dans le cadre d’une conférence portant sur la situation économique du pays, qui se tiendra aujourd’hui à Tunis. Par contre, les manifestations ayant eu lieu hier, 18 septembre, n’ont pas été entravées.
Par ailleurs, Abir Moussi estime que Kaïs Saïed doit déterminer les responsabilités de tout ce qui s’est passé pendant les dix dernières années au niveau social, économique et politique. « Pour le moment nous n’avons pas vu les prémices d’action dans ce sens-là », lance-t-elle.
De plus, Abir Moussi soutient qu’il n’existe pas de démocratie, ni avant, ni après le 25 juillet 2021. « Nous sommes passés de la dictature de Rached Ghannouchi, à la concentration du pouvoir du président qui n’entend personne. Deux comportements qui portent atteinte à la démocratie », affirme-t-elle.
En outre, la présidente du parti affirme que l’article 80 de la Constitution ne permet pas la dissolution du parlement. Elle confirme sa disposition et celle de plusieurs députés à donner leurs accord et signature au président de la République pour permettre la dissolution du parlement. « Cependant, Kaïs Saïed n’a pas encore discuté de ce sujet avec les députés ».
Répondant à la question de l’expert-comptable Nabil Abdellatif concernant son programme économique, Abir Moussi affirme qu’elle a préparé un programme économique qui prend en considération la situation en Tunisie. « Nous l’avons enregistré à l’Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI) ». Globalement, son programme vise à garantir un bon climat d’affaires et la compétitivité.
Programme économique bel et bien clair
De même, elle explique que le centre des études stratégiques du PDL travaille tout au long de l’année. Et qu’il n’attend pas les élections pour publier son programme. Elle indique qu’il n’est pas possible de publier les programmes économiques détaillés à cause du risque du plagiat.
Ainsi, pour elle, pour que la vie des Tunisiens change, il faut qu’il y ait un pouvoir qui leur trace des perspectives. Le PDL affirme qu’il appuie le soutien de l’initiative privée sans délaisser l’aspect social. En effet, « le rôle de l’Etat c’est de fournir un bon climat des affaires et le terrain législatif et juridique pour l’investissement pour que la concurrence soit loyale ». La présidente du PDL annonce qu’elle prévoit de diviser le pays en cinq pôles économiques et chaque pôle travaillera sur ses spécificités.
Tout en soulignant l’importance de l’investissement, Abir Moussi affirme que l’investissement ne vient que suite à une volonté politique et une stabilité politique. A cet égard, Abir Moussi a souligné le rôle de l’investissement public pour réaliser les grands projets. Ce qui donnera confiance aux investisseurs privés. Elle souligne également, le rôle de la diplomatie économique et la réactivité des ambassadeurs tunisiens à l’étranger pour attirer de nouveaux investissements. Dans ce sillage, elle appelle à mettre en place le PPP sur le principe de gagnant-gagnant.
Répondant à une question portant sur l’agriculture, Abir Moussi estime que l’agriculture est une question de souveraineté. Pour cette raison, elle propose, dans son programme économique, la création du Conseil national de la sécurité alimentaire. Elle se demande pourquoi l’investissement agricole a enregistré une baisse après 2017? Et pourquoi le taux d’adoption des projets agricole a baissé? Alors, elle propose la résolution des problèmes fonciers. Ainsi, son programme prévoit l’amendement des lois qui régissent les terrains; notamment en ce qui concerne les terres domaniales. Avec, entre autres, la promotion de l’agriculture biologique et la maitrise des circuits de distribution. Outre une panoplie de mesures pour lutter contre la pénurie de l’eau.
Relation entre Abir Moussi et le président de la République
A ce sujet, Abir Moussi affirme que Kaïs Saïed n’a jamais évoqué la violence contre les femmes au sein du parlement. Elle rappelle que Kaïs Saïed se contente de parler de violence au sein du parlement. « Le Président de la République n’a jamais eu le courage politique d’évoquer la violence contre la femme au sein du parlement », dit-elle.
Concernant les dossiers de corruption au sein du parlement évoqués par le président de la République, Abir Moussi a affirmé que le président doit dévoiler ses sources. Dans ce sillage, elle s’interroge sur le transfert des dossiers ou pas à la Justice. « Il existe un trait d’union entre le palais et Rached Ghannouchi ».
Par ailleurs, elle considère que le frère de Kaïs Saïed, Naoufel Saïed intervient dans les affaires politiques « avec des post qui provoquent le peuple tunisien ». Elle fait allusion à la relation entre député d’Ennahdha, Mohamed Goumani et le frère du président de la République Naoufel Saïed.
Elle pointe aussi du doigt « un parti politique dont personne ne connait le président, ayant un siège prestigieux, qui fait le tour de la Tunisie pour faire les actes de charité, comme le parti de Nabil Karoui ». Cependant, elle ne peut pas affirmer que le président de la République est au courant de ce trait d’union. « Pourquoi le président de la République n’a pas encore dissout L’Union des Oulémas musulmans en Tunisie; alors que cette union fait allégeance aux talibans? », s’interroge-t-elle.
Le PDL financé par les Émirats arabes unis !?
« Nous n’avons pas de relations particulières avec les Émirats arabes unis », lance Abir Moussi. Et ce, en réponse à une question qui porte sur sa relation avec ce pays. Elle affirme, dans le même sillage qu’elle n’a jamais foulé le sol de ce pays.
« Dès qu’une personne veut supprimer l’Islam politique, on l’accuse d’être financé par ce pays », continue-t-elle. Elle affirme, dans le même sillage que la Cour des comptes a examiné toutes les pièces comptables du PDL. Quant au financement des activités, logistiques et actions du parti, elles sont financées par les cotisations des adhérents, notamment dans les régions. Enfin, elle affirme que son parti refuse catégoriquement le financement étranger.