Le député du Courant démocrate Hichem Ajbouni était hier l’invité de la Radio Express FM.
Evoquant les réformes à mettre en place, Hichem Ajbouni déclarait que lors de l’élaboration des différentes lois de finances, ce fut une fuite en avant dont on ne peut connaître l’aboutissement. Parce qu’on reporte d’une année sur l’autre une grave crise structurelle. Ce qui augmente davantage le coût des non-réformes.
« L’absence de la Loi de finances et de la loi de finances complémentaire aura des conséquences désastreuses sur le pays. Nous nous enfonçons dans une grave crise depuis une longue période. On ne crée pas de la richesse et on redistribue la pauvreté ! On n’a pas pris les mesures nécessaires et efficaces pour sauver l’économie tunisienne à travers l’amélioration de la croissance ».
Puis, Hichem Ajbouni rappelait que « depuis 2010, les dépenses publiques et les recettes de l’Etat évoluent de façon disproportionnée. En effet, les dépenses publiques évoluent à rythme annuel moyen de 11%. Elles ont presque triplé durant la dernière décennie. Alors que le rythme de la croissance moyenne annuelle du PIB est de 1,1% ».
Le député soulignait, en outre, que les 2/3 des recettes fiscales sont destinés à la rémunération des salaires de la fonction publique! Ainsi, cela réduit largement les marges de manœuvres pour lancer des investissements publics. Sans le transfert des Tunisiens à l’étranger (un record de 5,3 milliards de dinars à fin août 2021), la crise aurait pu être plus grave sur l’économie nationale. Surtout avec la baisse des exportations de l’huile d’olive et des recettes touristiques.
Le secteur privé paye la lourde facture de la crise
Par ailleurs, Hichem Ajbouni crie au scandale. Car « le secteur privé qui crée de la richesse paye aujourd’hui la lourde facture de la crise. Le retard de l’Etat à honorer ses engagements envers certains opérateurs et entrepreneurs privés est l’une de causes de la faillite de leurs entreprises et de la perte des postes d’emploi ».
Alors, il appelle le président de la République à nommer un chef de gouvernement compétent et économiquement opérationnel; et ce, pour former un nouveau gouvernement.
« On doit prioriser le dossier économique. Parce que les négociations avec les bailleurs de fonds nécessitent de la confiance, une vision claire, de la volonté et de la compétence. Parce que la visibilité et la stabilité politiques sont nécessaires pour l’investissement ». C’est encore ce que préconise le député du Courant démocrate.
De plus, « il ne faut pas s’isoler. La situation actuelle nécessite un dialogue entre toutes les parties prenantes avec le respect du devoir d’exemplarité (partis politiques, organisations nationales…). Où va la Tunisie ? », s’interroge M. Ajbouni.
Au final, Hichem Ajbouni n’a pas manqué de souligner qu’un parti qui se respecte ne peut pas être du côté d’une personne sans connaître sa vision.
« Le Courant démocrate est prêt à soutenir le Président de la République si sa vision converge avec les objectifs du parti », a-t-il conclu.