Alors que des bacheliers issus de branches non scientifiques se sont inscrits dans des établissements universitaires privés pour suivre un cursus universitaire en paramédical, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique annonce que les futurs diplômés du paramédical titulaires d’un bac non scientifique n’auront pas les équivalences de leurs diplômes. Une décision annoncée à quelques jours de la rentrée universitaire.
Depuis quelques semaines maintenant, les étudiants en paramédical dans le secteur privé se sont retrouvés dans une situation pour le moins délicate. En effet, suite à la publication par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d’une décision qui interdit à chaque bachelier non issu d’une branche scientifique (maths ou science) de suivre des études dans le paramédical. Ainsi que les sciences infirmières. Une décision prise aux dépens de milliers d’étudiants évoluant dans l’enseignement supérieur privé.
Prise en 2019 du temps de Slim Khalbous, cette directive entre en vigueur. Et ce, à partir de cette année. Et elle a déjà engendré une réelle panique au sein des institutions académiques privées ainsi que dans les rangs des étudiants.
En effet, un nombre élevé de bacheliers non scientifiques se sont retrouvés dans une branche certes paramédicale. Mais qui n’est pas homologuée par l’Etat. Pire, les étudiants n’obtiendront pas l’équivalence qui leur permettra de postuler dans le futur pour un emploi.
Une décision mûrement réfléchie selon le ministère de l’Enseignement supérieur
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Olfa Ben Ouda, a largement commenté cette décision. Et ce, lors de son intervention sur les ondes de Jawhara FM.
Interrogée sur ce problème, la ministre a déclaré que cette décision a été prise en concertation avec le ministère de la Santé : « Il est très important de prendre l’avis des professionnels et des autorités qui régissent ce secteur, les mêmes règles qui s’appliquent dans le secteur public doivent également être appliquées dans le secteur privé« . Avant d’enchaîner : « Dans le secteur public, un étudiant titulaire d’un bac économie et gestion ne peut pas poursuivre des études en paramédical, la même chose doit s’appliquer dans le secteur privé, tous doivent être égaux « .
Olfa Ben Ouda a également souligné que la décision de 2019 n’est en aucun cas unilatérale, elle a été prise après la découverte de plusieurs dépassements faits par les établissements privés.
Le ministère de l’Enseignement s’était alors réuni avec plusieurs professionnels du secteur médical et paramédical. Ainsi qu’avec le ministère de tutelle.
Une décision ministérielle avait alors été prise et tous les établissements privés en avaient été informés. Certains ont pris en compte ces décisions et d’autres non. « Beaucoup d’institutions universitaires privées ont accepté et respecté ces décisions, d’autres les ont ignorées. Nous avons été fermes sur ce sujet. Nous en avons averti les établissements depuis plusieurs semaines maintenant. Ils auraient dû à ce moment-là prévenir leurs étudiants. »
La ministre a usé d’un parallèle métaphorique pour finir, « quand le feu est rouge, il faut s’arrêter« .
Un aspect juridique à prendre en compte
Dans ce cadre, l’avocat Bilel Tazni a, quant à lui, déclaré que la loi est au-dessus de n’importe quelle directive : « Une décision ne peut en aucun cas balayer la loi, une telle décision engendrera sûrement des poursuites judiciaires que le ministère perdra automatiquement. Et ce, au profit des institutions et établissements privés ».
Les étudiants devraient manifester demain devant le ministère de l’Enseignement supérieur.