Après le 25 juillet et le 22 septembre, il semble que la Tunisie a pris un tournant par rapport aux dix dernières années. Des pro Kais Saied et des anti Kais Saied ont manifesté leur opinion. Comment ces mouvements ont été perçus ?
Sahbi Ben Fraj, analyste politique souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com « Ce clivage est constaté aussi bien dans les réseaux sociaux que dans les rues. Cette séparation apparaît entre les élites : les pour et les contre des décisions prises par Kaïs Saïed. Sur le plan politique, il y a d’une part des élites proches d’Ennahdha, qui se trouvent inquiets pour le pouvoir qui pourrait leur échapper. Et d’autre part, des élites pro-Kaïs Saïed qui croient en une nouvelle redistribution des cartes au niveau central et régional. »
Et de poursuivre: « De ce fait, ce clivage ne représente pas les Tunisiens. Car une bonne majorité de la population générale est pro Kaïs Saïed sans comprendre le pourquoi du comment. j’ajouterais qu’il s’agit d’un clivage d’élite et non populaire ».
Reste à savoir que le volet économique et social est mis en suspens. A ce niveau Sahbi Ben Fraj souligne que ce clivage est impossible à gérer car les défis à relever sont importants. A l’instar des paiements des salaires des fonctionnaires, la pénurie des médicaments…Ce qui nous amènera à des revendications socio-économiques.
Et de préciser: « Je pense que l’erreur qu’a fait Kaïs Saïed jusqu’à maintenant est de ne pas se pencher sérieusement sur les questions économiques ».
Par ailleurs, pour revenir aux derniers événements la question lui a été posé : y a-t-il quelques similitudes ou un remake d’un printemps arabe? Pour lui « il n’y aura pas un printemps arabe, mais un printemps social ».