Pour la première fois dans l’histoire du pays on désigne une femme comme Cheffe du gouvernement. D’ailleurs, on se demande si c’est un choix malicieux. Kerim Bouzouita, anthropologue, dresse un état des lieux.
Kerim Bouzouita souligne qu’il s’agit d’un choix malicieux à trois niveaux. Le premier volet, selon lui, porte socialement, c’est une belle opération de promotion de l’égalité dans une société qui souffre encore du patriarcat.
En outre, il met l’accent sur le smart côté gouvernance, cela étant le 2e volet. Il précise dans ce contexte : « Les femmes aux postes de décision sont, selon l’OCDE, un moteur de lutte contre la corruption. Côté productivité, toujours selon l’OCDE, avec 30% de femmes dans les instances décisionnelles des organisations, la productivité grimpe. Côté loyauté, les femmes ont la réputation d’être plus loyales en politique (après l’épisode Mechichi, Saied ne veut plus d’un Judas).
Et pour ce qui est de la communication, Kerim Bouzouita déclare que la nomination de Najla Bouden est un sacré coup de com. Tout en soulignant : « L’effet d’annonce détourne l’attention de la couverture médiatique, des dérives autoritaires au préjugé positif, sur la première femme cheffe de gouvernement dans un pays arabe ».
Et de conclure : « C’est une soupape de la pression des défenseurs des droits humains, de facto féministes, qui se retrouvent acculés à se féliciter de la décision. »