Le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) Nabil Baffoun ne manque pas de répondre aux accusations du président de la République Kaïs Saïed.
Pour rappel, lors de son entretien avec le président de la Cour des comptes récemment, Kaïs Saïed a critiqué l’instance. Critiquant les réserves de l’ISIE sur les mesures exceptionnelles, Kaïs Saïed a déclaré lors de l’entretien que « l’ISIE doit être indépendante. Si elle est vraiment indépendante, elle ne doit pas se mêler de ce type de sujet ».
Dans une interview accordée à nos confrères du quotidien arabophone Al Maghreb, dans sa livraison du 2 octobre 2021, Nabil Baffoun a tenu à souligner l’indépendance de l’ISIE. Revenant sur sa relation avec le président, Nabil Baffoun affirme que son dernier entretien avec le président remonte à un an. Dans le même sillage, il explique que Kaïs Saïed n’a jamais convoqué les membres de l’instance depuis son élection.
Par ailleurs, le président de l’ISIE indique que l’instance ne se limite pas à son aspect technique à savoir le tri des urnes, le calcul et la proclamation des résultats. Se référant à l’article 125 de la Constitution, il affirme que l’ISIE est l’un des piliers de la démocratie, raison pour laquelle, elle doit défendre les valeurs de la démocratie. L’instance n’était pas sans annoncer sa position à savoir la tenue des élections anticipées dans le cadre du respect de la loi. Il indique que l’ISIE a enregistré la possibilité d’une déviation du processus démocratique.
Retour sur les élections de 2019
Nabil Baffoun est revenu, également, sur les élections de 2019. Il affirme que l’instance a traité les candidats à la présidentielle sur le même pied d’égalité. Pour lui, l’instance n’a entravé aucun candidat. Il indique, également, que l’ISIE a fait face à des candidats au gouvernement au moment où ils voulaient exploiter les ressources de l’Etat. Et ce à des fins électorales.
Nabil Baffoun plaide pour une ISIE « forte ». L’objectif étant « d’assurer l’égalité des chances lors des élections et des référendums dans le droit de la loi ».
Répondant à une question qui porte sur l’amendement du code électoral, Nabil Baffoun affirme que l’amendement doit se faire dans cette période. Il rappelle qu’l’existence d’un projet de loi d’amendement du code en question à l’ARP. « L’ISIE a déjà présenté un certain nombre de recommandations », conclut-il.