Le Président K. Saïed en rajoute chaque jour dans son entreprise de curage, et l’impression qui se dégage est que l’épée qu’il enfonce trouve en face comme du beurre.
Même quand les plus bravaches ont jugé urgent de se rassembler pour protester, on a bien vu qu’il n’y avait pas foule. Cela ne signifie pas nécessairement que les absents soutenaient les initiatives du Président k. Saïed, mais on peut aussi comprendre que les Tunisiens ne tenaient pas en nombre et en estime les politiques à l’initiative du rassemblement.
Les temps sont manifestement au désamour avec les « ténors » autoproclamés voix du peuple, mais malheureusement incapables de répondre aux exigences les plus primaires des citoyens.
Le Président réussit apparemment son show, mais il faut dire que les autres acteurs se sont avérés être des comparses qui n’assurent même plus le comique du spectacle.
Dans les crémeries où l’on commercialise les produits des vaches à l’hormone et des brebis pas toujours galeuses, ilfaut de l’argent pour pouvoir tartiner son pain avec du beurre.
Or, aux dernières nouvelles, les intéressés ont d’abord commencé par vider la caisse, sous le couvert de tartines immangeables sur les vertus de la démocratie, que le monde entier nous envie. Tous les copains se sont rempli les poches, juste après avoir assuré le spectacle du combat de coq qui occupe convenablement la foule dans l’intervalle.
Le combat en question relève plutôt des jeux pour enfants, en vogue actuellement, et qui consiste à occuper les gosses avec des batailles sur écran où on gagne, ou on perd, pour des nèfles.
Du coup, dans le langage guerrier en cours de banalisation, le Président serait en train d’envoyer des missiles, alors que ses adversaires en sont restés aux coups de poings et aux coups de gueule.
C’est ce qui permettrait de garder l’impression qu’il jouerait sur du velours et que les cris de protestation ne semblent pas l’affecter outre mesure.
D’ailleurs, en guise de réponse du berger à la bergère, il s’en est allé narguer les tenants de la révolution salvatrice dans l’un des fiefs majeurs de la révolution en question, à Sidi Bouzid.
En termes militaires, cela ressemble à un épisode de la « blitzkrieg », la guerre éclair. Cela consiste à ramasser la mise vite fait quand le vis-à-vis en est encore à boutonner les vestons des uniformes.
Après, bien après, il est toujours possible de crier à la forfaiture et de vouloir récupérer les joujoux désormais obsolètes. On dit même que les protestataires se seraient réunis en un front pour crier au scandale.
Probablement à juste titre pour le respect des principes. Mais il va bien falloir proposer plus, en particulier une alternative au jet continu de « missiles ». Le locataire de Carthage tord le cou dans tous les sens aux textes fondamentaux, mais il le fait avec les armes fournies par l’adversaire.
Au football aussi, on peut gagner non pas parce qu’on joue mieux, mais juste parce que l’adversaire n’a pas réglé les problèmes internes entre les joueurs supposés jouer d’abord pour gagner.
On appelle cela des règlements de comptes, à l’image de ce qui se passe en ce moment dans les différents partis réputés solides et mis à contribution jusque-là pour faire tourner, à défaut de faire avancer, le pays. Et beaucoup disent que le beurre utilisé jusque-là dans les tartines politiques était trop salé et parfois ranci.
Ce n’est pas plus mal qu’ils s’en aperçoivent maintenant, mais il se trouve que les « missiles » d’en face ne font pas dans le détail.
L’enjeu est bien entendu de liquider un système, le bébé et l’eau du bain y compris, mais aussi de répondre aux urgences de la dette qu’il va bien falloir payer. Encore une fois, il faut aligner l’argent du beurre pour continuer à jouir du pain.
Dans cette affaire, que l’on soit d’un côté comme de l’autre, les amitiés les plus voyantes n’empêchent pas les obligations du tiroir-caisse.
Il faut payer, jusque-là, l’excédent d’enseignes politiques ne propose pas de solution. Et comme la pluie se fait vraiment rare ces temps-ci, les liquidités vont vraiment manquer.