Quel mystère se cache dans l’affiche des JCC (Journées cinématographiques de Carthage) cette année?
Kerim Bouzouita, anthropologue, souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com: « Cette affiche est une réussite! D’ailleurs, les commentaires de la plupart des internautes sont positifs. »
Mais pourquoi cette affiche est une belle réussite? A cette interrogation, il a répondu: « D’abord, il faut revenir au rôle d’une affiche. Une affiche a deux rôles. A savoir attirer l’attention du public sur les JCC et transmettre un message pour lui donner envie de participer aux JCC. »
Et de poursuivre: « Ce qui fait que cette affiche a doublement réussi son coup. Cette affiche attire notre regard de manière efficace grâce aux choix des couleurs chaudes comme le jaune et le rouge qui dominent la moitié droite de l’affiche. Ce sont les couleurs qui attirent le plus notre regard, ce qui explique pourquoi nous les retrouvons dans plusieurs logos et les visuel de grandes marques comme Coca-Cola et McDonald. D’ailleurs, c’est pour cela que les panneaux stop et sens interdit sont rouges. Mais attirer l’œil ne suffit pas. »
C’est là tout le mystère de l’affiche!
Avant d’ajouter: « Il reste encore à transmettre le bon message à l’inconscient du public. Et c’est là tout le mystère de l’affiche. Si on regarde bien le portrait de Hend Sabri, on remarque le choix d’un portait de Hend Sabri dans Le Silence des palais. Au-delà de l’hommage à la réalisatrice Moufida Tlatli, c’est une dualité intrigante qui se cache dans cette affiche. Le portrait montre Hend Sabri jeune, la moitié du visage dans l’ombre, la moitié dans la lumière. Avec un regard rêveur qui regarde à droite. Et la moitié de son visage est dans l’ombre, alors que l’autre moitié est dans une lumière éclatante. »
Par ailleurs, Kerim Bouzouita considère que cette affiche résume notre état psychologique et émotionnel actuel, nous public des JCC, et agit comme un miroir émotionnel.
Selon lui, le regard vers la droite signifie que Hend regarde vers le passé. Comme nous, elle est nostalgique du passé. Le passé où nous n’avions pas des problèmes comme le terrorisme, la pandémie, le couvre-feu et les changements climatiques.
Et de conclure: « Et comme Hend, nous vivons aussi dans une période de transition. Entre une période sombre covidienne et l’espoir d’un avenir lumineux qui éclaire nos visages. Cette affiche nous transmet le message qui correspond à notre état émotionnel. C’est la promesse d’une fête colorée, après une période sombre. D’ailleurs, lorsqu’on mélange les couleurs chaudes et froides, comme dans l’affiche, cela me rappelle les codes esthétiques du festival indien Holi qui célèbre la victoire du la lumière contre l’obscurité. Et en cela, l’affiche résume parfaitement la promesse du festival cette année, vivons-rêvons. Il ne reste plus qu’à souhaiter que cette promesse soit suivie d’une réalité au niveau de la qualité de l’organisation, de l’ambiance, et de la programmation! »