Réagissant au site Inkyfada qui rapporte que son nom apparaissait dans les « Pandora Papers », Mohsen Marzouk, le président du parti Machrou3 Tounes s’explique. Il a tenu, via son compte FB, à éclairer certaines zones de cette sombre affaire.
Comme un air de déjà vu, les tuiles ne cessent de lui tomber sur la tête. Une de plus avec l’affaire Pandora Papers.
Déjà en avril 2016, l’enquête internationale « Panama Papers » mettait à jour un échange. Il aurait été effectué entre d’un côté Mohsen Marzouk, à l’époque ex-directeur de campagne électorale de feu Béji Caïd Essebsi et actuel président du parti Machrou3 Tounes; et d’un autre côté, le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca. Et ce, concernant l’ouverture d’une société offshore aux îles Vierges britanniques ou à Anguilla.
Du Panama aux Pandora Papers
Rebelote hier, lundi 4 octobre 2021. Mohsen Marzouk se retrouvait, une nouvelle fois dans la tourmente. En l’occurrence, à cause d’une enquête du site Inkyfada, suite à la toute dernière enquête des « Pandora Papers ».
En effet, c’est le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui fuitait ces documents. A les croire, Mohsen Marzouk aurait crée une société non-résidente “offshore” au mois de décembre 2014. Soit pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle en 2014, à travers un cabinet basé à Dubaï.
Toujours selon la même source, la société en question, « Eagle One Investments Holdings Limited », fut enregistrée à Road Town. A savoir la capitale des îles Vierges britanniques connues pour être un paradis fiscal.
Marzouk : « Je n’ai rien à voir avec cette affaire »
Alors, Mohsen Marzouk réagissait le jour même à ce qui parait être un scandale financier. Il fournit des précisions sur cette embarrassante affaire. En assurant « ne rien à voir dans cette affaire » et niant catégoriquement « tout transfert d’argent vers la société offshore dont la durée de vie était très courte ». Tout en indiquant avoir fait preuve de « transparence » lors de ses entretiens avec le journaliste d’Inkyfada, à deux reprises.
Par ailleurs, le président du parti Machrou3 Tounes confirme l’absence d’un quelconque virement dans le compte de la société en question via la Tunisie et vice-versa. Précisant que la société n’avait pas de compte bancaire; « chose que confirmait d’ailleurs le journal Inkyfada », selon ses dires.
En outre, M. Marzouk indique avoir pris la décision de fermer cette société, « qui n’a pas eu d’activités et qui n’a pas non plus connu d’injection de fonds. Elle n’avait pas de compte et est restée pendant sa courte vie un cadre vide ».
Et de se justifier: « L’idée derrière la création de cette société était la préparation de mon plan pour quitter la scène politique. Afin de reprendre mes activités d’avant, en tant que consultant international. Du moment que je ne savais pas où j’allais m’installer, j’ai opté pour une société offshore ». C’est ce qu’aurait déclaré Mohsen Marzouk au journaliste d’Inkyfada.
Gotha international et évasion fiscale
Rappelons à ce propos que plus de 300 journalistes travaillant pour 109 médias ont mené une spectaculaire enquête sur le système planétaire d’évasion fiscale. Et ce, à l’aide de plus de 11 millions de documents fuités.
Ainsi, il s’avère que des chefs d’Etat, des politiciens, des milliardaires et des sportifs utilisent des sociétés offshore pour dissimuler leurs actifs.
Dans ce beau monde, on retrouve le roi Abdallah de Jordanie. Il aurait acquis 14 propriétés luxueuses aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Et ce, grâce à un réseau de sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux.
Mais aussi le Premier ministre et milliardaire tchèque Andrej Babisqui. Ce dernier aurait placé 22 millions de dollars dans des sociétés-écrans. Lesquels servaient à financer l’achat du château Bigaud, dans le sud de la France. Et même l’ancien ministre français et ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.
Sans oublier les présidents: kenyan Uhuru Kenyatta; équatorien Guillermo Lasso; chypriote Nicos Anastasiades; congolais Denis Sassou Nguesso; ukrainien Volodymyr Zelensky; l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair; le Premier ministre ivoirien Patrick Achi; le premier ministre libanais Najib Mikati; et des proches du président russe Vladimir Poutine. Tous ont été épinglés. Et même la chanteuse Shakira et la mannequin allemande Claudia Schiffer seraient aussi concernées.