Hier, 4 octobre 2021, une panne a touché le réseau social Facebook et des applications qui lui sont associées. Ce qui a rendu l’accès impossible aux internautes durant six heures. Il ne s’agit pas de la première panne qui limite et/ou bloque l’accès à Facebook. Mais c’est la première panne de cette ampleur. L’inaccessibilité d’un certain nombre de réseaux sociaux pendant six heures incite à réfléchir sur la possibilité de s’en passer.
Suite à cette panne, la direction du réseau social a annoncé que ce blocage est dû à un « changement de configuration défectueux » de ses serveurs. Le blocage a aussi touché les applications associées à Facebook. A savoir: Instagram, WhatsApp et Messenger. Durant ce laps de temps, les internautes se sont trouvés livrés à eux-mêmes, sans accès à leurs réseaux sociaux de prédilection.
Ainsi, tout internaute ne pouvait plus accéder à ses contacts et/ou partager ses photos. Alors que les CM des entreprises ne pouvaient plus animer les pages de leurs clients sur les réseaux sociaux.
Cela devient le règne du blocage et du désarroi à cause de la disparation subite de ses applications devenues depuis des années incontournables pour des millions d’internautes dans le monde. Qu’ils soient particuliers ou professionnels, les effets de l’inquiétude et du malaise liés à l’indisponibilité de ces services se sentent chez tous les internautes. Cette situation pousse à livrer un certain nombre de réflexion.
Les réseaux sociaux ou l’addiction des temps modernes
Nous vivons dans un monde où la majorité des gens passe presque tout son temps accrochée à son Smartphone, à faire défiler les fils d’actualités des réseaux sociaux. Comme hypnotisé, l’internaute se retrouve enfermé dans le cocon du virtuel. Tenant son Smartphone, il ne le quitte guère, ni au travail, ni dans les transports publics. Aussi bien avant de dormir et même durant les réunions familiales, il est toujours présent.
Ainsi, cette addiction vient malheureusement rompre les liens avec la famille, la lecture, le sport et tant d’autres activités. Elle viendrait peut-être annoncer le règne de la solitude et de la réclusion. Je citerais une blague triste, dans ce contexte. « Hier, à cause d’une panne, je n’avais pas d’internet tout au long de la journée chez-moi. Du coup j’ai pu parler et communiquer avec mes frères et sœurs. Je me suis rendu compte qu’ils sont très sympas ». Dire que les tentacules des réseaux sociaux nous ont extirpé des liens familiaux et sociaux.
Un outil de désocialisation
C’est ainsi que le philosophe français, Bernard Stiegler, décédé au mois d’aout 2020, a définit le réseau social Facebook, dans une interview qui date de 2012. Ce philosophe français a souvent mis en garde contre les effets du numérique et des réseaux sociaux. Dans cette même interview. Il dit: « Aujourd’hui, si vous voulez, le numérique se développe essentiellement pour les gens dans la vie quotidienne. Le numérique c’est Facebook aujourd’hui. C’est un mode très toxique de développement. Facebook, pour moi est un outil extrêmement mauvais pour la vie sociale. On appelle ça un réseau social, mais en effet c’est un réseau de désocialisation. Ça ne veut pas dire que tout est mauvais sur Facebook ».
Dans le même sillage, il ne considère que le numérique est pharmakon. Il n’est pas possible d’exterminer la toxicité des réseaux sociaux, cependant le philosophe français plaide pour la limitation de cette toxicité. De ce fait, de quelle société parle-t-on où les réseaux sociaux règnent en maître. Alors qu’il est bel et bien virtuel, le réseau social veut se substituer à une société qui existe bel et bien avec ses relations, ses sensations, ses perspectives et toute sa complexité. Ainsi tout le monde préfère rester dans son cocon de solitude. On dirait que c’est la migration de la société réelle vers la société virtuelle.
Faut-il apprendre à vivre sans réseaux sociaux?
Serait-il possible de vivre sans réseaux sociaux par les temps qui courent? Une question qui interpelle notamment après la dernière panne de Facebook et des applications qui lui sont associées. A peine la panne s’est-elle emparée des réseaux sociaux que les internautes se sont trouvés privés de leur fenêtre, portail sur le monde et sur la société. La réponse à cette question semble difficile. Certains diraient « impossible. Les réseaux sociaux sont devenus incontournables dans nos vies ». S’ils utilisent le terme incontournables, c’est parce que ces internautes se sont trouvés hélas sous l’emprise des réseaux sociaux dans les moindres détails de leur vie.
Cependant, une chose est sûre: il faut apprendre à vivre sans réseaux sociaux. Il faut renouer avec la vie réelle, savourer le contact humain et retrouver le plaisir d’antan des réunions familiales et amicales. Il suffit d’oser et de briser le cocon appelé réseau social.