Ce qui s’est passé hier à Béjà, lors de la visite de la présidente du PDL Abir Moussi n’est que le début d’une nouvelle forme de violence et d’intimidation. Et cela risque de se reproduire un peu partout.
L’incident auquel a fait face hier Abir Moussi n’est pas anodin. En effet, les manifestants ont agi à visage découvert, criant des slogans hostiles au PDL. Et plus particulièrement anti Abir Moussi. Plus encore, les forces sécuritaires n’ont pas réagi. Cela nous rappelle les fameuses LPR qui agissaient du temps de la Troïka.
Alors, cela nous amène à poser les vraies questions. De telles provocations ne vont-elles pas conduire à une guerre civile qui risque d’éclater en tout moment?
Adnene Belhaj Amor, analyste politique, revient sur l’incident d’hier. Il précise dans ce contexte: « On peut penser qu’il y a des gens qui veulent déplacer dans la rue l’exécrable expérience des tensions, insultes et jusqu’aux agressions physiques qui prévalaient au parlement. Cela se passe à une autre échelle et peut mener à autre chose qu’aux bastonnades de l’ARP perpétrées par un Sahbi Smara ou un Seif Makhlouf contre Abir Moussi essentiellement ».
Il estime que ce qui s’est passé hier à Beja n’est qu’un début. Et cela risque de se reproduire un peu partout. Ainsi, tous les dérapages deviendront possibles, sinon probables. Avant d’ajouter: « Il faut absolument que les services de sécurité travaillent à juguler ces mouvements de foule agressifs qui cherchent à en découdre avec le second camp politique bénéficiant de soutien populaire. Penser que la violence est une chose qui n’arrive qu’aux autres relève à mon sens de la stupidité. »
Une forme du fascisme
De son côté, Sana Ghenima, présidente de l’association Femmes et Leadership souligne, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, que ce qui s’est passé hier n’est autre qu’une forme de fascisme qui est en train de s’installer. De ce fait, une partie des citoyens préfèrent la politique de l’autruche.
Elle ajoute: « Une chose est sûre, nous constatons un nouveau mode d’installation du fascisme et de la dictature. Mais au fond, ce n’est qu’une concentration des pouvoirs. Je pense qu’il aurait suffi d’appliquer le rapport de la Cour des comptes et aux institutions de jouer leur rôle. »
Et de conclure: « Et puis il y a intérêt à mettre en place l’éducation de la citoyenneté pour apprendre ce qu’est la démocratie, la pluralité et revenir au processus démocratique pour lesquels les gens ont milité ».