EY Tunisie a dévoilé aujourd’hui les résultats de la 8e édition du Baromètre EY 2021 des entreprises en Tunisie intitulé « l’entreprise tunisienne face à la crise permanente, se transformer ou périr ». Et ce lors d’un webinaire organisé pour échanger sur les principaux résultats du baromètre et les opportunité Post-Covid et ce que prévoient les chefs d’entreprise pour les saisir pleinement et en faire un levier de sortie de crise.
Les résultats du baromètre EY 2021 des entreprises en Tunisie montrent que les actions post-pandémie prévues pour chaque domaine confirment la volonté des chefs d’entreprises de miser sur l’innovation et la connaissance client afin de mieux s’adapter au marché.
Selon ce baromètre, l’évaluation par les chefs d’entreprises de la situation politique, économique et sociale a été particulièrement sévère. 82% des chefs d’entreprises ont évalué de mauvaise la situation politique dans le pays, un niveau jamais atteint dans les baromètres EY précédents. Notons que cette proportion était de 47% dans la dernière édition. La succession des conflits et blocage politique tout au long de l’année ont nettement affecté la perception des chefs d’entreprises.
69% des chefs d’entreprises ont évalué de mauvaise la situation économique et sociale, une proportion aussi inégale dans les baromètres EY précédents. La crise économique amplifiée par l’impact de la pandémie a eu pour conséquence le taux de croissance le plus bas de l’histoire de la Tunisie indépendante à savoir -8,8%.
Les prévisions de l’évolution de la situation économique et sociale sont visiblement négatives. Toutefois, les réponses post-25 juillet laissent entrevoir un certain regain d’optimisme.
En effet, 43%, des dirigeants s’attendent à une forte dégradation de la situation économique et sociale, cette proportion a doublé par rapport à 2020. 12% des répondants pré-25 juillet s’attendent à une légère amélioration de la situation économique et sociale. Cette proportion atteint 33% chez les répondants post-25 juillet.
Quelle tendance sur la situation interne des entreprises pour l’année à venir ?
La part des dirigeants d’entreprises qui s’attendent à une régression (forte ou légère) de leur situation interne est passée de 9% en 2020 à 19% en 2021 alors que le groupe prévoyant une stabilité de son activité reste pratiquement constant.
En 2021, le TOP 3 des éléments influents sur l’activité des entreprises est de nature institutionnelle (évolution de la conjoncture économique et sociale (27%), l’évolution de la situation politique [23%) et l’évolution du cadre d’investissement (13%)].
Les chefs d’entreprise sont particulièrement pessimistes à l’égard de la résilience de leur activité et de l’évolution du climat d’investissement. En effet, en 2021, 41% des chefs d’entreprise s’attendent à une forte dégradation du climat d’investissement tandis qu’ils ne représentaient que 18% en 2020.
Les activités seraient menacées
Si la conjoncture devait rester ce qu’elle est, voir se dégrader, en 2021, 63% des chefs d’entreprise estiment que leurs activités seraient menacées sur un horizon inférieur à deux ans. Pour rappel, ce chiffre alarmant dépasse les 55% depuis 2019. Le déclin du chiffre d’affaires des entreprises tunisiennes et hostilité de l’environnement économique et social ont directement affecté leurs capacités à investir.
Les résultats du baromètre EY 2021 montrent aussi que 30% des dirigeants d’entreprise déclarent une baisse de leur chiffre d’affaires en 2020. La part des répondants déclarant une amélioration de leur activité est de 23%, soit la moitié de 2019. 15% déclarent une forte baisse de leur chiffre d’affaires en 2020. Ce chiffre ne dépassait pas les 2% en 2018 et en 2019.
21% des répondants comptent réduire leurs investissements en Tunisie dans l’année à venir. La part des dirigeants annonçant une augmentation de leurs investissements a baissé de 30% en à 24% en 2021.
Les axes de développement stratégique privilégiés par les dirigeants pour la relance post-pandémie sont l’adaptabilité au client, la data, le développement du portefeuille de produits et services et l’innovation. En effet, le souci majeur des chefs d’entreprise pour les cinq prochaines années est l’adaptabilité de l’organisation au client et au marché.