L’ancien ministre Hakim Ben Hammouda a participé aujourd’hui à un webinaire organisé par EY Tunisie pour échanger sur les principaux résultats de la 8e édition du Baromètre EY 2021 des entreprises en Tunisie et les opportunités post-Covid et ce que prévoient les chefs d’entreprise pour les saisir pleinement et en faire un levier de sortie de crise.
Hakim Ben Hammouda a articulé son intervention autour de l’intérêt et des résultats du Baromètre EY 2021 des entreprises en Tunisie ainsi que sur les priorités du prochain gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires en Tunisie.
« Que faire dans un contexte compliqué marqué par l’attente de la formation d’un gouvernement et une morosité qui règne dans le monde des affaires ? Quelles sont les priorités que le prochain gouvernement doit intégrer dans son programme économique ? », s’est interrogé Hakim Ben Hammouda.
L’ancien ministre considère qu’un changement d’environnement économique passera par trois étapes importantes dans les priorités des politiques économiques.
La première est la stabilisation macroéconomique rapide et vigoureuse à travers la réduction de l’inflation pour éviter une politique monétaire restrictive et des taux d’intérêt très élevés.
« Un cadre macroéconomique stabilisé favorise l’investissement. Réduire de manière significative le déficit des finances publiques, l’Etat n’aura plus ainsi besoin d’aller sur les marchés pour emprunter ou émettre des BTA. Les banques vont se concentrer sur leur métier fondamental qui est le financement de l’investissement des entreprises », souligne Hakim Ben Hammouda.
La deuxième étape consiste à mettre en place des réformes économiques pour freiner la dérive des grands déficits, puis il faut s’attaquer à l’environnement des entreprises.
La troisième priorité, ajoute Ben Hammouda, consiste à reprendre les négociations, à l’arrêt depuis des mois, avec la communauté internationale, notamment le Fonds Monétaire International (FMI). « La reprise de ces négociations est un message que la Tunisie est de retour. Elle réduira nos contraintes économiques », a-t-il estimé.
Inquiétude, résilience et espoir
Commentant les résultats de la 8e édition du Baromètre EY 2021 des entreprises en Tunisie, Hakim Ben Hammouda a souligné que ce rapport est doté d’une bonne base de données. Celle-ci est exhaustive et couvre des entreprises locales et étrangères représentant presque tous les secteurs. Ceci permet d’avoir une idée de ce que ressentent les chefs d’entreprise dans le contexte économique.
Pour Hakim Ben Hammouda, ce baromètre s’est appuyé aussi sur une grande rigueur dans les chiffres analysés parce qu’on ne fait pas d’analyses économiques si on n’a pas les bons chiffres. « Les auteurs de ce baromètre ont bien analysé ces chiffres et les tendances de la situation économique. Ce baromètre est aussi un précieux outil d’aide à la décision. Il aide les responsables à identifier où agir, faire des réformes et améliorer la situation », a-t-il ajouté.
L’économiste a noté que les résultats de ce rapport sont marqués par l’inquiétude, la résilience et l’espoir. Ils ont marqué l’économie tunisienne durant la dernière décennie.
« L’inquiétude, qui n’a cessé d’augmenter ces dernières années, concerne la situation économique et la situation politique. On a eu du mal à régler les crises politiques et à opérer les changements nécessaires pour améliorer l’environnement des entreprises et relancer la croissance. Cette inquiétude a légèrement diminué après le 25 juillet avec optimisme mesuré ».
Et d’ajouter : « La résilience est traduite par le courage des chefs d’entreprise d’un secteur privé dynamique, prêt à investir et prendre des risques en s’attaquant à des secteurs émergents. C’est une double prise de risque dans un contexte compliqué ».