« Le taux de contribution du marché financier dans le financement des investissements privés a enregistré en 2020 une évolution remarquable. Et ce, en atteignant 16,4%, contre 9,8% en 2019 ». C’est ce qu’indique le rapport annuel du Conseil du Marché Financier (CMF) pour l’année 2020.
Selon le Conseil du marché financier, « cette hausse s’explique par la progression notable du volume global des émissions réalisées en 2020. Il s’élève à 1 235,6 millions de dinars, contre un volume de 1 058,8 millions de dinars en 2019 ». C’est ce que révèle le rapport du CMF présenté hier, jeudi 07 octobre 2021, par le président du Conseil Salah ESSAYEL au chef de l’Etat Kaïs Saïed.
Par ailleurs, ce rapport met en exergue le retour des introductions à la Bourse de Tunis. Avec l’opération d’introduction d’une société sur le marché principal de la cote. Celle-ci a engendré une capitalisation boursière additionnelle s’élevant à 249.8 MD. Le nombre des sociétés cotées est ainsi de 80 à la fin de l’année 2020.
Capital risque: indicateurs positifs
Le rapport du CMF détaille également les mesures adoptées pour faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19 sur le marché financier national. Les mesures déployées avaient trait à la fixation à 3% du seuil statique maximum de la séance boursière. Ainsi qu’à l’instauration d’une validité « jour » des ordres saisis. Et à la mise en place d’une purge quotidienne par la bourse du carnet d’ordres restants.
Cela a permis de dépasser la phase de repli significative qu’a connue l’indice phare de la bourse de Tunis au cours du mois de mars 2020. Et de finir l’année avec une baisse modérée de seulement 3,33%. Ce qui permettait donc à la Bourse de Tunis de s’adjuger la troisième place en terme de performance annuelle. Et ce, après les bourses saoudienne et qatarie.
A ce titre, il est à noter que contrairement à de nombreuses bourses internationales, la Bourse de Tunis n’a pas connu un mouvement de retrait massif des investisseurs étrangers. Ainsi, la part des étrangers dans la capitalisation boursière enregistrait une légère hausse par rapport à l’année 2019. Elle passait de 24,73% à 25,25%.
« La Bourse de Tunis n’a pas connu un mouvement de retrait massif des investisseurs étrangers »
De même, le montant des actifs nets des organismes de placement collectif en valeurs mobilières enregistrait une forte hausse. Passant de 3 678 millions de dinars à la fin de l’année 2019, à 4 709 millions de dinars à la fin de l’année 2020. Le secteur du capital risque continuait aussi d’enregistrer des indicateurs positifs. Puisque le nombre de projets réalisés en 2020 atteint 152, pour une valeur globale de 543,8 millions de dinars; contre 430,2 millions de dinars en 2019.
A cet égard, notons que 49,2% des projets réalisés concernaient des sociétés employant moins de 20 agents. Tandis que 19,3% concernaient des sociétés employant entre 20 et 50 agents. Ceci révèle l’importance du secteur du capital risque en matière de renforcement des fonds propres des petites et moyennes entreprises et de création de l’emploi; notamment au niveau des régions intérieures.
Dans l’ensemble, les organismes d’investissement à capital risque permettaient, au cours de l’année 2020, de créer 8 000 emplois directs.
Renforcement de la transparence financière
S’agissant de l’activité du régulateur boursier, le rapport 2020 présente les réalisations du CMF en matière de renforcement de la transparence financière des sociétés faisant appel public à l’épargne. Notamment en relation avec les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la situation de ces sociétés.
Le CMF exigeait ainsi la divulgation au public par ces sociétés d’informations de détails sur l’impact de la crise sanitaire sur leurs activités. De même que les décisions stratégiques et opérationnelles qu’elles ont adoptées pour faire face à la crise.
Dans le cadre de sa mission de contrôle, et afin de garantir l’intégrité du marché et renforcer la confiance des investisseurs, le CMF diligentait également, au cours de l’année 2020, 14 enquêtes et instruisait quatre plaintes.
Suite aux investigations effectuées, le collège du Conseil du Marché Financier statuait en 2020 sur les dossiers relatifs aux enquêtes et aux plaintes clôturées. Il infligeait des sanctions disciplinaires et pécuniaires aux auteurs d’infractions. Et ce, afin de prémunir le marché financier contre les insuffisances et les manquements constatés.
Nouvelle disposition pour renforcer les exigences de bonne gouvernance
Sur le plan des nouveautés juridiques, le rapport annuel met en évidence la préparation par le CMF d’une décision générale. Elle vise à renforcer les exigences de bonne gouvernance au sein des sociétés cotées. Et ce, via la mise en place des critères et des modalités de désignation des membres indépendants et du représentant des actionnaires minoritaires au sein du conseil d’administration et du conseil de surveillance des sociétés concernées.
Enfin, le CMF participait, au cours de l’année 2020, à la préparation de la loi relative au Crowdfunding. Cette nouvelle activité financière peut constituer une solution idoine pour octroyer des ressources financières aux petites et moyennes entreprises ainsi qu’aux start-up. Et ce, via la collecte de fonds auprès du public, à partir d’une plateforme internet dédiée à cet effet.
Avec TAP