En Tunisie, le Produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 2,9% en 2021, après s’être contracté de 11,5% en 2020, selon un bulletin d’information économique de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) de la Banque mondiale, intitulé « Excès de confiance: Comment des défaillances économiques et sanitaires ont laissé la région MENA face à la Covid-19 ».
Le PIB par habitant, qui sert à mesurer le niveau de vie d’une population, ne devrait, quant à lui, atteindre que 0,4% en 2021, après avoir diminué de 13,6% en 2020, estime la banque dans ce bulletin publié jeudi dernier.
Dans la région MENA, la BM prévoit une « reprise timide et inégale » en raison de la pandémie, ajoutant que cette partie du monde n’était guère préparée à répondre au Covid-19, du fait de sa conjoncture socio-économique à long terme et de ses systèmes de santé publique sous-financés.
Ainsi, le PIB régional devrait augmenter de 2,8% en 2021, après une contraction de 3,8 % en 2020.
En ce qui concerne le PIB par habitant, il devrait croître de 1,1 % en 2021, après avoir diminué de 5,4 % en 2020.
De manière générale, le coût cumulé estimatif de la pandémie en termes de pertes de produit intérieur brut (PIB) dans la région d’ici à la fin de l’année en cours s’élève à près de 200 milliards de dollars.
Ce coût est calculé par rapport au niveau que le PIB régional aurait atteint en l’absence de pandémie.
La reprise dépendra également du déploiement rapide et équitable des vaccins
L’impact désastreux de la pandémie sur l’activité économique régionale est un rappel douloureux du lien inextricable qui existe entre le développement économique et la santé publique. « Nous sommes confrontés à une triste réalité : les systèmes de santé de la région MENA, qui étaient considérés comme relativement développés, se sont effondrés face à la crise », a affirmé Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Il a, à cet égard, appelé à mettre davantage l’accent sur le renforcement des fonctions essentielles de santé publique et à utiliser le pouvoir des données de santé et des systèmes de prévention sanitaire comme levier. L’objectif étant d’accélérer la reprise dans la région et de se préparer aux futures urgences de santé publique que pourraient générer de nouvelles pandémies, des catastrophes d’origine climatique et même des conflits sociaux.
D’après le bulletin, la reprise économique ans la région dépendra également du déploiement rapide et équitable des vaccins, du contexte politique « incertain » dans certains pays et de la de relance de l’activité touristique dans d’autres.
Dépenses publiques dans le PIB 16 % à 18 % entre 2009 et 2019.
La même source révèle que la région MENA est l’une des seules du monde en développement où la part des dépenses publiques dans le PIB a augmenté pendant la décennie qui a précédé la pandémie, passant de 16 % à 18 % entre 2009 et 2019.
« Les secteurs publics pléthoriques et la dette publique considérable qui en ont résulté ont détourné des ressources qui auraient pu être investies dans la santé publique, ce qui, par ricochet, a réorienté certaines dépenses de santé vers les particuliers, comme en atteste le niveau anormalement élevé des dépenses à la charge des patients », estime la Banque dans son rapport.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la Banque a mobilisé plus de 157 milliards de dollars pour faire face aux répercussions sanitaires, économiques et sociales de cette crise, déployant ainsi une riposte d’une rapidité et d’une ampleur sans précédent depuis sa création. La BM prévoit de mobiliser 20 milliards de dollars de financements à cet effet, jusqu’à la fin de l’année 2022.
Avec TAP