Comment définir la gouvernance de la IIIème République, inaugurée par les décisions présidentielles du 25 juillet? Licenciant le gouvernement Hichem Méchichi et bloquant le parlement, le chef de l’Etat a annoncé une mutation du système politique. Pouvons-nous parler de l’instauration d’un régime présidentiel? Des indicateurs nous éclairent sur le nouveau mode de gouvernance.
Le nouveau gouvernement, formé de 24 membres et comprenant dix femmes, a été salué par la classe politique. A l’exception du parti Ennahdha et de ses alliés. Il s’agit avant tout de compétences, universitaires et experts, sans appartenance aux partis. Qu’en sera-t-il alors de la gouvernance tunisienne?
Mais Mme Bouden serait plutôt un premier ministre, sous l’autorité du président. D’ailleurs, les interventions présidentielles, lors de sa nomination et de la première réunion de son gouvernement, montrent qu’elle ne dispose pas de grandes marges de manœuvre. Pourrait-elle s’accommoder d’un rôle d’exécutant? Ni son statut ni sa formation ne lui permettent de faire de la figuration.
Fait significatif, le président a pris l’initiative du choix de Djerba, pour accueillir le Sommet de la Francophonie. Il continue à gérer lui-même l’organisation de ce forum et en assure les déboires. A ce propos, le report de ce sommet s’expliquerait par une insuffisance dans la préparation. Et ce, en l’absence d’un grand amphithéâtre et de grands palaces réservés aux invités de marque.
On aurait pu le tenir dans la capitale ou l’ensemble hôtelier de Sousse-Hammamet, lieux plus appropriés? Mais les dirigeants de la Francophonie auraient pris acte de la situation actuelle d’exception de la Tunisie, sans parlement et avec un gouvernement en formation. De plus, le désir de certains invités d’inclure, dans leurs visites, le mausolée de Habib Bourguiba, l’un des fondateurs de la Francophonie, aurait, semblait-il, pris de court les dirigeants actuels.