« La Tunisie n’a d’autre choix que de s’engager dans des réformes à court terme, après la dégradation par l’agence de notation américaine Moody’s de la note souveraine à long terme, en devises et en monnaie locale, de B3 à Caa1 et le maintien de la perspective négative ». C’est ce qu’a déclaré l’expert en économie et en marché financier, Moez Hadidane.
L’expert a estimé que cette baisse est attendue. Et ce, en raison des déséquilibres financiers qui classent la Tunisie dans la catégorie des pays émetteurs à risque très élevé. Elle amplifiera en effet les difficultés financières du pays qui risquerait « de connaître le scénario grec ».
« Après la dégradation de la note souveraine, il sera très difficile pour la Tunisie de sortir sur le marché financier international pour emprunter auprès des bailleurs de fonds. Parce qu’il y a une forte probabilité que le pays ne pourra pas honorer ou rembourser ses dettes ».
Pour Hadidane, la Tunisie doit engager en urgence des réformes structurelles et un programme de réforme, dont les priorités ont été déjà discutées, qui répondra aux conditions du Fonds monétaire international (FMI).
A rappeler que le 13 octobre 2021, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait déclaré que « le fonds attend d’entendre les autorités tunisiennes concernant leurs priorités et concernant la politique économique. Ce qui pourrait les amener à s’engager dans un programme de fond ».
« Pour la Tunisie, nous sommes très clairs quant au fait que le pays a besoin de réformes économiquement ciblées et urgentes. Et ce, afin de stabiliser l’économie et mettre les finances publiques sur une voie durable. L’objectif étant de créer un climat favorable à la création d’emplois et permettre une croissance plus durable », a encore précisé Georgieva.
« La Tunisie sait qu’elle doit faire le premier pas pour montrer au FMI que nous avons engagé ces réformes. A partir de là, on peut entamer un programme de financement avec l’Institution de Bretton Woods », a conclu l’expert.
Avec TAP