Selon le ministre israélien de la coopération régionale, plusieurs pays arabes, dont le Qatar, la Tunisie et Oman, en plus de la Malaisie, pourraient signer les accords d’Abraham avec Jérusalem. Une révélation bien calculée ou prend-il ses rêves pour réalité?
A qui c’est le tour? Après l’Egypte en 1979, la Jordanie en 1994, la Mauritanie en 1999, quatre autres pays arabes avaient normalisé leurs relations avec Israël en 2020. A savoir: les Emirats Arabes Unis, le royaume de Bahreïn, le Soudan et le Maroc. La Tunisie va-t-elle sauter le pas et rejoindre les « Accords d’Abraham »?
C’est du moins le vœu le plus ardent du ministre israélien de la coopération régionale, Issawi Frej. En effet, il assure que plusieurs pays arabes, dont le Qatar, la Tunisie et Oman, en plus de la Malaisie, pourraient signer les accords d’Abraham avec Jérusalem.
« La Tunisie pourrait emboîter le pas »
« Plusieurs pourraient rejoindre les accords d’Abraham et je pense qu’à long terme tous les pays du Moyen-Orient s’allieront à une nouvelle union régionale et moyen-orientale ». Ainsi révélait-il, le 18 octobre dans un entretien avec le site web émirati Erem News et cité par i24NEWS.
Ajoutant que « d’autres pays arabes et musulmans de la région s’apprêtaient à signer l’accord de normalisation avec Israël. Et ce, dans le cadre d’une nouvelle union régionale et moyen-orientale ».
D’ailleurs, ces accords « formeront le point de changement historique dans les relations au Moyen-Orient », concluait Issawi Frej. Il s’agit du seul ministre d’origine arabe dans l’actuel gouvernement israélien.
« Après les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Jordanie, qui ont intégré cette union, d’autres pays pourraient leur emboîter le pas. En l’occurrence la Tunisie, le Qatar, Oman et la Malaisie », a-t-il déclaré au média émirati.
« Nous avons des relations directes et indirectes avec tous les pays arabes du Moyen-Orient, même les pays hostiles. Je vois à l’horizon lointain que tous les pays du Moyen-Orient seront au sein d’une union », poursuivait-il.
En outre, « le processus de paix profitera à tous les pays de la région. La perte est en revanche considérable en l’absence d’un accord de paix ». C’est encore ce qu’affirmait le ministre israélien. En révélant, à titre d’exemple, que plus de 250 000 Israéliens ont visité les Émirats arabes unis depuis la normalisation des relations entre les deux pays, en décembre dernier.
Or, la question se pose: la Tunisie, historiquement un ardent défenseur de la cause palestinienne, sera-t-elle sur la liste des pays arabes qui vont normaliser avec l’état hébreu?
Rien n’est moins sûr car, outre le rejet massif de l’opinion publique et même de l’ensemble de la classe politique de tout rapprochement avec « l’entité sioniste », le président de la République s’est montré inflexible à ce sujet. Allant même jusqu’à qualifier la normalisation avec Israël de « trahison ».
Le niet de Kaïs Saïed
« Ce n’est pas une situation normale pour un être humain de vivre sous l’Occupation. Et il n’est pas normal que vous ayez des relations avec l’occupant ». Telle était la déclaration de Kaïs Saïed en mai dernier à la chaîne France 24. Ajoutant d’ailleurs: « Nous n’avons aucun problème avec les Juifs en Tunisie. Lesquels étaient et sont protégés en tant que citoyens et ont les mêmes droits que tous les citoyens tunisiens. Mais je parle du sionisme qui veut exterminer le peuple palestinien. »
« Chaque pays est libre dans ses choix concernant les relations avec Israël. Mais la question est liée à la trahison et à ceux qui nient le droit légitime du peuple palestinien à sa terre et à ses lieux saints. » Voilà ce que martelait Kaïs Saïed, lors de l’interview accordée au média français.
Et de conclure: « Nier le droit de la Palestine est une haute trahison ». C’est clair, net et sans équivoque.
A contre-courant
Or, le credo sur la cause palestinienne a été écorné par une voix singulière de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïes. Puisqu’il a encore une fois mis les pieds dans le plat.
En effet, ce diplomate- qui avait démissionné de son poste le 13 février 2011 après avoir ciré les pompes de la triste ministre française, Michèle Alliot-Marie, laquelle avait ouvertement proposé un appui technique aux forces de police pour faire face aux manifestations de décembre-janvier 2011-, a affirmé, hier mardi 19 octobre sur les ondes de Mosaïque FM, que la Tunisie ne considère pas Israël comme son ennemi. Ajoutant que notre pays a été parmi les premiers à avoir préconisé la négociation avec Israël sur la base du plan de partage des Nations Unies de 1947.
Sans commentaire…