La nomination de trois femmes au cabinet de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden Romdhane, consacre davantage la place de la femme dans les allées du pouvoir. A La Kasbah comme à Carthage, la femme tient le haut du pavé.
Des observateurs ont remarqué que le gouvernement de Najla Bouden Romdhane respecte quasiment la parité homme-femme. En effet, le gouvernement, qui prêtait serment le 11 octobre 2021, se constitue de vingt-cinq ministres et comporte dix femmes.
Ces mêmes observateurs n’ont pas fait le constat de l’entrée au Palais de La Kasbah, le 26 octobre 2021, de trois femmes. Elles font partie des quatre conseillers que la cheffe du gouvernement s’est choisi pour l’aider à mener à bien sa mission.
Encore une fois, il y a là une tentative de soigner les formes. De la part notamment du chef de l’Etat. Car, l’on devine que Najla Bouden Romdhane ne pouvait opérer son choix sans l’accord de Kaïs Saïed.
On se souvient comment le chef de l’Etat s’est révolté, le 23 septembre 2020, contre les nominations de Taoufik Baccar et de Mongi Safra, anciens responsables sous l’ère de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali.
Trois femmes dont la nomination ne peut que susciter l’intérêt. Car au-delà du fait qu’elles soient femmes, elles sont, toutes, des forts en thème. Sarra Berjeb, Akissa Bahri et Samia Charfi sont bardées de diplômes et ont occupé par le passé de hautes fonctions. Dont des fonctions ministérielles pour deux d’entre elles.
Elles ont fait leur preuve
Elles semblent, si l’on en croit leur cursus, avoir été saisies de dossiers de première importance, pour ne pas dire déterminants. Comme l’énergie, les transports et l’agriculture, pour l’action du gouvernement.
Ces nominations ne peuvent de ce fait susciter une quelconque critique. Car, elles ont fait leur preuve. D’autant plus qu’elles tranchent avec celles faites auparavant au Palais de La Kasbah. Lesquelles assureraient des maroquins supplémentaires à Ennahdah et orientaient un tant soit peu les décisions du chef du gouvernement. Pour ne pas dire le surveillaient. Sans évidemment que les titulaires soient des lumières. Bien au contraire.
Beaucoup apprécieront donc. Cela ne peut du reste que servir l’image du pays par ces moments difficiles. Cela pourrait constituer –du moins en partie- une preuve supplémentaire de l’engagement du pays et de ses dirigeants à œuvrer à cette égalité entre les sexes.
La recommandation est du reste inscrite en bonne place dans les objectifs dits du Millénaire: Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Une déclaration, fixée par les dirigeants du monde, en septembre 2020, qui « exhorte les nations à s’engager en faveur d’un partenariat en huit objectifs ».
Un bon point pour la Tunisie. Lorsqu’on sait qu’une autre femme tient le haut du pavé dans un autre centre du pouvoir en Tunisie. A savoir Nadia Akacha, ministre-conseillère, directrice du cabinet du président de la République, depuis janvier 2020.
D’ailleurs, elle aurait été, selon certains chuchotements, pressentie pour occuper la fonction de cheffe du gouvernement. Avant que ne soit annoncée la nomination, fin septembre 2021, de Najla Bouden Romdhane.
Et ce qui semble aujourd’hui être une marche des femmes tunisiennes vers le pouvoir ne peut que contrarier les seuls esprits obscurantistes qui ne tiennent pas la femme pour égale de l’homme.